Le Togo vient de marquer un point de plus dans la recherche de traitements locaux contre le Covid-19, avec une short-list de quatre produits jugés «très efficaces», d’après des chercheurs de l’université de Lomé.
Après avoir réalisé des tests in vitro et in vivo, le comité est arrivé à sélectionner quatre traitements susceptibles d’être efficaces contre le virus qui a contaminé près de 700 personnes dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Aucune précision, toutefois, n’a encore été apportée sur les substances composant ces phytomédicaments.
Sputnik a contacté le Pr Majesté Ihou-Watéba, doyen de la faculté des Sciences de la santé et responsable de l’unité opérationnelle de prise en charge des malades du Covid-19 au Togo:
«Ces quatre produits ont passé les stades préliminaires de validation, notamment l’innocuité en termes de toxicité et de posologie adaptée pour pouvoir être utilisés chez l’homme. Nous sommes maintenant à l’avant-dernière étape du processus», explique le professeur.
L’avant-dernière étape en question sera celle de l’essai des quatre traitements et la comparaison des résultats avec ceux de la chloroquine et à l’azithromycine, deux autres produits cités comme potentiellement efficaces contre le Covid-19 et qui sont utilisés au Togo pour soigner les patients atteints du coronavirus.
«Si, après cette étape, ces produits démontrent leur efficacité, nous passerons alors au dernier stade qui est la production à grande échelle pour la consommation nationale», a-t-il déclaré.
Les chercheurs togolais se donnent jusqu’à fin décembre pour clore la procédure afin que, dès janvier 2021, un traitement fiable soit accessible à la population.
Les quatre traitements en question sont des phytomédicaments contre le Covid-19, voire des immunostimulateurs, et non pas des produits qui tuent directement le virus.
«Il n’existe pas de médicament qui tue un virus, il n’y a que des traitements qui peuvent aider l’organisme à mieux supporter les contrecoups du virus afin d’arriver à se défendre et à s’en débarrasser», explique Ihou Watéba.
Les chercheurs de l’université de Lomé ont fait appel aux tradithérapeutes qui, dès le début de la pandémie le 6 mars, ont proposé, à la demande du gouvernement togolais, une centaine de produits à base de plantes pour traiter la maladie à coronavirus. Quinze avaient aussitôt été mis à l’essai, et c’est de ce nombre qu’a été ensuite dégagée la short-list des quatre phytomédicaments.
La puissance des phytomédicaments
Selon les présentations qui ont été faites le 1er juillet à l’université de Lomé, les quatre phytomédicaments issus des recherches du Togo ont, avec les résultats actuels, la capacité de booster l’immunité et contiennent des propriétés anti-VIH, antimicrobiennes et anti-inflammatoires capables de limiter la réplication virale aussi bien du VIH que d’autres virus.
Du fait de la puissance des éléments qui les composent, les chercheurs togolais ont indiqué que «seuls des patients ayant 18 ans et plus, ayant contracté le Covid-19 confirmé par une PCR spécifique, une fièvre ou une toux asymptomatique, sans signes de détresse respiratoire, vierges de traitement spécifique contre le Covid-19 et apportant leur consentement éclairé signé» peuvent participer au stade suivant de la recherche.
En se lançant dans ces recherches, le Togo emboîte le pas à des pays africains qui, depuis le déclenchement de la maladie, ont été tentés d’apporter des solutions endogènes, encouragés en cela par la relative faible prévalence du Covid-19 sur le continent.
Si le Burkina Faso s’est sérieusement penché sur l’Apivirine du Béninois Valentin Agon, c’est Madagascar qui ne cesse de vanter, depuis des semaines, les vertus de son «Covid-Organics», une solution à base d’Artémisia pour traiter les Malgaches atteints du Covid-19. Le Togo fait d’ailleurs partie des premiers pays à avoir reçu des lots de Covid-Organics en cadeau du Président malgache.
Pour sa part, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déjà averti que sans tests homologués, ces solutions ne devraient pas pouvoir être considérées comme des «remèdes au virus». Le Président malgache trouve que cette position est guidée par le fait que le remède «vient de l’Afrique et non de l’Europe».