La société de conseil Eurasia Group a publié lundi 4 janvier une évaluation de ce qu’elle considère comme les dix risques majeurs auxquels le monde sera confronté en 2021. Le cabinet étonne dès le départ en attribuant la première place, soit la plus grosse menace de l’année, à l’arrivée au pouvoir de Joe Biden.
Si le démocrate a reçu plus de 80 millions de votes, soit plus que n’importe quel autre Président élu, le refus de Donald Trump d’accepter sa victoire sur base de soupçons de fraude électorale le place dans une position délicate, presque vu comme illégitime par la moitié du pays, considère Eurasia Group. Il prendra ainsi ses fonctions dans le pays le plus puissant au monde, mais aussi le plus divisé politiquement et le plus inégal économiquement.
La pandémie continue
La pandémie de Covid-19 a naturellement sa place parmi les difficultés majeures pour au moins la première moitié de cette année. Les campagnes de vaccination lancées dans plusieurs pays ne devraient faire disparaître ni le virus ni ses conséquences, en particulier économiques. Un héritage de dettes particulièrement élevées engendrera une division encore plus importante de la société entre les riches et les pauvres, prédit Eurasia.
Lutte contre le changement climatique
Le troisième point est consacré au climat, sur lequel l’administration Biden devrait se montrer plus active. Toutefois, dans le domaine des énergies renouvelables, les États-Unis se frotteront à la Chine, qui domine actuellement à tous les niveaux, de la chaîne d’approvisionnement aux infrastructures. La concurrence entre ces deux géants sera rude pour dominer cet espace, avertit le cabinet de conseil.
Sept autres risques
Cela mène au quatrième risque: les tensions croissantes entre Washington et Pékin, non seulement sur fond de compétition autour des technologies vertes, mais aussi sur le plan diplomatique. Les deux pays chercheront à gagner en influence notamment à coups de vaccins anti-Covid.
Eurasia Group poursuit sa liste avec les difficultés de contrôle du flux d’informations digitales. Avec l’arrivée de la 5G et le développement des intelligences artificielles, les gouvernements seront davantage préoccupés par l’accès aux données de leurs citoyens. En sixième place, la menace d’un «cyberconflit» avec des conséquences sans précédent sur le plan technologique et géopolitique.
L’entreprise prévoit également une récession économique des pays du Moyen-Orient en raison de la faiblesse des prix du pétrole, des problèmes croissants de l’économie turque en raison de la politique d’Erdogan.
Elle évoque finalement une Europe fragilisée avec le départ d’Angela Merkel après 15 ans au pouvoir et conclut sa liste avec les problèmes politiques, sociaux et économiques qui reviendront de plus belle en Amérique latine comme c’était le cas avant la pandémie.