«Définitivement», telle est la réponse de Jared Sembritzki, général de la Bundeswehr à une question du journaliste du Frankfurter Allgemeine Zeitung, à savoir si la Russie représentait la principale menace pour l’Otan. Dans une interview au quotidien allemand publiée le 22 décembre, l’homme qui dirige l’état-major de la 7e Armée américaine, déployée en Europe, estime que la «menace russe» est bien réelle.
«La menace russe est réelle. La Russie booste ses armements, modernise activement son armée et démontre de manière de plus en plus explicite ses prétentions au pouvoir. Les chars russes sont aussi réels que les missiles et les avions», a-t-il déclaré au Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Jared Sembritzki estime par ailleurs que les quatre groupements tactiques de l'Otan déployés dans les trois États baltes et en Pologne ainsi que «des forces puissantes» situées en Europe dans son ensemble représentent une véritable «force dissuasive» pour la Russie.
D’autres menaces évoquées
Le général allemand souligne qu’en matière de danger, la terreur islamiste est probablement «plus menaçante à l’échelle individuelle». «Mais nous, en tant que militaires, ne pouvons pas y faire face», explique-t-il au quotidien.
Évoquant les autres menaces, il mentionne entre autres la Chine, située, pourtant, assez loin de l’Europe, géographiquement parlant.
Position de Moscou
Moscou a maintes fois répété que la Russie ne représentait pas de réelles menaces sécuritaires pour l’Otan. Selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, c’est en revanche l’activité de l’Alliance qui contribue à la création de nouvelles lignes de fracture en Europe. La Russie a plusieurs fois proposé à l’Otan d'entreprendre certaines mesures afin d'atténuer les tensions sur le continent européen et de réduire le risque d'éventuels incidents, mais l’Otan n’a pas répondu à ces initiatives.