Lors d’un point presse mercredi 23 décembre à l’issue d’un conseil des ministres, la Première vice-présidente du gouvernement espagnol Carmen Calvo s’est exprimée sur la polémique suscitée par les propos du chef de l’exécutif marocain Saad Eddine El Othmani concernant la marocanité des deux enclaves espagnoles Ceuta et Melilla. En dépit des déclarations d’El Othmani, le ministre espagnol de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska a affirmé sur la radio Cadena Ser qu’il «n’y avait aucun problème» entre les deux pays.
«Il n’y a pas de sujet à discussion [à propos de la souveraineté espagnole sur ces deux enclaves, ndlr]», assure Mme Calvo, soulignant que «Ceuta et Melilla sont espagnoles […] et le gouvernement marocain le sait parfaitement». Et d’ajouter quant à la question de la souveraineté sur ces deux enclaves que «le gouvernement espagnol ne la discute pas et personne ne la discute dans le pays».
Aucune incidence sur les relations bilatérales
«Les relations de coopération et de collaboration avec le Maroc sont excellentes à tous les niveaux», assure-t-il, «nous n’avons aucun problème avec le Maroc».
Dans le même sens, le ministre a fait valoir l’excellente coopération en matière de sécurité et de lutte contre l’immigration clandestine entre les deux États.
«Ceuta et Melilla sont marocaines»
Le 19 décembre, le chef du gouvernement marocain avait expliqué lors d’une interview accordée à la chaîne Asharq News les contours de l’accord de normalisation conclu entre son pays et Israël, sous les auspices des États-Unis qui ont reconnu au même moment la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental.
À cet effet, Saad Eddine El Othmani a affirmé que «Ceuta et Melilla sont marocaines, comme pour le Sahara [occidental, ndlr]».
«Le statu quo depuis cinq ou six siècles ne peut durer éternellement», estime M.EL Othmani, pour qui «le jour viendra où ce dossier sera ouvert à nouveau entre les deux pays».
L’Espagne exerce sa souveraineté sur Ceuta depuis 1580 et Melilla depuis 1496. En 1993, après l’entrée de l’Espagne dans l’Union européenne, elles ont acquis le statut de territoire autonome enclavé en plein cœur du Maroc qui revendique sa souveraineté sur ces deux régions depuis 1956.