S’exprimant ce jeudi 17 décembre à l’issue d’une réunion avec le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi en visite dans son pays, Recep Tayyip Erdogan a annoncé qu'Ankara et Bagdad s'étaient mis d'accord pour coopérer dans la lutte contre les milices du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme «terroriste» en Turquie.
«Nous nous sommes mis d’accord pour poursuivre ensemble la lutte contre nos ennemis communs: Daech*, le PKK et le FETO [mouvement islamiste et conservateur dirigé par l'imam turc Fethullah Gulen, en exile aux États-Unis, ndlr]. Nous saluons les opérations de l’Irak contre le PKK. Dans le cadre de son droit à l’autodéfense, la Turquie soutient ses frères irakiens», a déclaré Erdogan.
De son côté, Moustafa al-Kazimi a condamné «toute action portant atteinte à la Turquie ou partant du territoire irakien pour attaquer la Turquie».
Le Premier ministre irakien a ajouté qu’il y a deux jours, des groupes terroristes ont tenté d'«infiltrer l'autonomie kurde de l'Irak» et ont été repoussés par les forces de sécurité du pays.
L’opération Griffe de tigre
Des militaires turcs mènent régulièrement des raids aériens contre des bases du PKK dans les zones montagneuses du nord de l'Irak, suscitant parfois des tensions avec le gouvernement du pays.
Ainsi, le 11 août, un drone turc a tué deux commandants irakiens et leur chauffeur dans le nord du pays. L’ambassadeur turc à Bagdad a été convoqué, tandis que le ministre irakien des Affaires étrangères a annulé la venue du ministre turc de la Défense dans la capitale.
L’opération turque Griffe de tigre contre les combattants du PKK dans le nord de l’Irak a débuté le 15 juin. Le ministère turc de la Défense a alors annoncé la destruction de 81 cibles du PKK au cours d’une importante opération aérienne qualifiée de violation de la souveraineté du pays par le commandement conjoint des forces armées irakiennes. Le jour suivant, l'armée turque a lancé une opération terrestre impliquant artillerie et forces spéciales.