Athènes a franchi une nouvelle étape vers la concrétisation de l’achat de Rafale. La presse hellénique pressentait la signature comme «imminente» au début du mois et le 15 décembre, le Parlement de l’archipel a approuvé le budget de la Défense pour 2021.
Car au-delà des opérations turques en Méditerranée orientale, qui ont poussé les Grecs à revoir à la hausse leurs prétentions budgétaires en matière de Défense, ce sont les conséquences de la crise du Covid-19 qu’évoquait le chef du gouvernement grec. L’économie hellénique a été particulièrement éprouvée par la seconde vague qui frappe l’Europe. Les prévisions de croissance ont été revues à la baisse et la dette du pays devrait grimper à 209% du PIB, un record, même si un tel ratio d’endettement est biaisé par l’effondrement de 38% du produit intérieur brut du pays depuis dix ans.
Malgré ce contexte, la hausse conséquente des dépenses militaires a été approuvée à une large majorité, de 189 députés sur 300. Cette rallonge pour un budget réputé «ne pas connaître la crise» en Grèce, s’inscrit dans une campagne de modernisation des forces armées du pays qui doit également permettre l’acquissions de drones, d’hélicoptères de lutte anti-sous-marine ainsi que de frégates, sans oublier la modernisation d’ici 2027 de sa flotte de F-16.
Impact sur les capacités opérationnelles de l’Armée de l’air
D’une valeur estimée par la presse grecque à 2,5 milliards d’euros, dont 100 millions d’euros pour la maintenance des Mirage 2000-5 et 400 millions d’euros d’armements (missiles Meteor, Scalp et Exocet) signés MBDA, détaille la Tribune, ces 18 appareils devraient être livrés dans le courant de l’année 2021. Pour tenir de tels délais, la France avait consenti à prélever douze appareils sur les dotations de ses propres forces aériennes. Vendus d’occasion, ceux-ci seront par la suite recommandés neufs par Ballard à Dassault Aviation, ce qui ne devrait pas être une opération blanche.
Comme le précise l’hebdomadaire économique, la prochaine étape est à présent le 17 décembre, toujours au Parlement grec, cette fois pour un vote visant à modifier les procédures d’acquisition de la Grèce dans le cadre d’un contrat d’État à État et à approuver l’opération. Simple formalité? Florence Parly serait, quant à elle, attendue la semaine prochaine à Athènes afin de signer le fameux contrat, moins de quatre mois après que cette «plausible» commande a été ébruitée.