Les pays africains ont ratifié l’accord de création d’une zone de libre-échange

© AFP 2024 CYRIL NDEGEYALe 27è sommet de l'Union africaine s'est ouvert le 17 juillet à Kigali
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Les chefs d’États africains ont donné le feu vert à la Zone de libre-échange continentale qui doit devenir effective à partir du 1er janvier 2021. Restent les négociations entre pays membres sur les droits de douane et la règle d’origine. Médias 24 a interrogé un expert sur ces questions.

Lancée pour la première en 1963 lors d’un sommet de l’organisation de l’Union africaine, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) vient de naître après 57 ans de gestation. En effet, les chefs d’États africains ont ratifié ce week-end l’accord portant sur sa création durant un sommet extraordinaire. Il entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2021. Cependant, le chemin est encore long pour la mise en application de toutes les dispositions de l’accord, et ce pour plusieurs raisons d’ordre technique.

Dans un entretien accordé au site d’information marocain Médias 24, Abdou Diop, associé-gérant de Mazars Maroc et président de la Commission Afrique de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), le patronat marocain, a expliqué les différentes étapes à franchir pour arriver à une Zone de libre-échange fonctionnelle.

«L’accord entre en vigueur le 1er janvier, puisque le process de ratification [par les Parlements de tous les pays africains, NDLR] devra se faire avant le 31 décembre. Là-dessus, il n’y a aucun doute», a-t-il déclaré. «Mais il faudra avant cela se mettre d’accord sur des aspects techniques de l’accord telles les règles d’origine ou les offres tarifaires. Sur ces sujets, les négociations doivent aboutir rapidement pour que l’accord soit réellement opérationnel», a-t-il ajouté.

Droits de douane et règle d’origine sur la table des négociations

L’accord ratifié prévoit la suppression de 90% des droits de douane, étalée sur une période de cinq à 15 ans afin de tenir compte du niveau de développement de chaque pays membre. Concernant la règle d’origine, le taux d’intégration exigé est de 50%. C’est sur ces deux points que vont porter les négociations.

«On n’est pas encore au niveau optimal pour supprimer 90% des droits de douane sur tout le continent. Mais on peut commencer par un niveau intermédiaire de 70% et monter graduellement en charge pour atteindre le taux des 90%», a indiqué M.Diop.

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Et d’expliquer que «la règle d’origine, c’est ce qui permet de dire sur quel critère on peut considérer que tel produit est made in Africa et peut donc circuler librement sur le marché commun. Si un produit est fabriqué à 90% en Chine avec un contenu de 10% en valeur ajoutée africaine, peut-on le considérer comme africain ou non? Les négociations vont donc porter sur ce taux d’intégration qui fixera la règle d’origine».

Ainsi, Abdou Diop a estimé qu’il n’était pas judicieux de fixer dès le départ «un taux d’intégration de […] 50% pour dire que tel produit est made in Africa, sinon le continent ne sera pas attractif pour les investisseurs étrangers. Or, c’est l’un des objectifs majeurs de la Zlecaf: offrir à des investisseurs l’opportunité de s’installer en Afrique et de pouvoir s’adresser à un marché de plus d’un milliard d’habitants sans entraves douanières».

En conclusion, il a jugé que pour assurer un bon démarrage à la Zlecaf, «il faudra peut-être commencer par un taux d’intégration de 20%, qui colle à la réalité industrielle du continent».

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