Invité ce mardi 8 décembre sur France Inter, le professeur Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris, s’est montré sceptique quant aux vaccins à base d’ARN messager qui arrivent en France vu le manque de «recul nécessaire».
Éric Caumes : "Oui, je me ferai vacciner, mais avec les deux qui arrivent pour l'instant je ne sais pas ce que ça vaut. Sur les vaccins à base d'ARN messager, (...) me vacciner avec des produits que je ne connais pas, c'est leur faire une confiance aveugle et absolue" #le79Inter pic.twitter.com/hEHfcyUlrF
— France Inter (@franceinter) December 8, 2020
«Je ne sais pas ce que ça vaut. Je n’ai pas de recul nécessaire. […] Je n’ai toujours pas vu une publication scientifique qui corresponde à ces vaccins. Donc me vacciner avec des produits que je ne connais pas, dont je n’ai des informations que par les communiqués de presse des laboratoires pharmaceutiques, c’est quand même leur faire une confiance aveugle et absolue», explique-t-il.
Il a pourtant exprimé son intention de se faire inoculer avec d’autres vaccins, notamment chinois, car ils sont «pour un spécialiste des maladies infectieuses le plus grand progrès de la médecine».
En outre, Éric Caumes juge la stratégie vaccinale «juste et cohérente»: «Il fallait commencer par les personnes les plus à risque, de formes graves, c’est-à-dire les personnes les plus âgées. C’est logique […]. Il n’y a pas de vaccin pour tout le monde, il faut des priorités».
La vaccination par étapes
La France mettra en place une stratégie progressive de vaccination contre le coronavirus.
Lors de la première phase en janvier, un million de personnes seront vaccinées en priorité, «ce qui correspond aux quantités de vaccins qui nous seront livrés au cours du premier mois», a précisé M.Castex.
L’étape 2 durera de février jusqu’au printemps et concernera environ 14 millions de personnes avec un facteur de risque dû à l’âge ou à une pathologie chronique. Dès le printemps débutera la troisième phase pour les autres catégories de la population, a-t-il résumé.
Des vaccins au stade 3 des tests
Les vaccins produits par Pfizer, Moderna et Sanofi sont au stade 3 des tests, a précisé Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie. Les deux premiers qui pourront «obtenir une autorisation de mise sur le marché seront en partie fabriqués en France», a-t-elle indiqué.
Les vaccins de Pfizer et de Moderna utilisent la technologie de l’ARN messager (ARNm), qui repose sur des gènes synthétiques pouvant être générés et fabriqués en quelques semaines.
L’efficacité annoncée lundi 30 novembre par Moderna atteint 94,5% soit très légèrement inférieure à l’efficacité de 95% avancée par Pfizer.