L’Algérie est-elle en passe de connaître une deuxième vague du Hirak «pour des raisons sociales et politiques»?

© Sputnik . Kamal LouadjManifestation contre la tenue de l’élection présidentielle, Alger, 12 décembre 2019
Manifestation contre la tenue de l’élection présidentielle, Alger, 12 décembre 2019 - Sputnik Afrique
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«Nous nous attendons à ce que la deuxième vague du Hirak du 22 février 2019 ait une teneur sociale par excellence, sans perdre de vue les revendications politiques, les deux étant liées», a déclaré la chef du Parti des Travailleurs algérien au quotidien El Khabar, pointant la responsabilité du gouvernement dans la crise qui frappe le pays.

Lors d’un entretien accordé lundi 7 décembre au quotidien arabophone El Khabar, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a mis en garde les autorités algériennes quant à une imminente seconde vague du Hirak –le mouvement de contestation populaire du 22 février 2019 qui a mis fin au pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika– en raison de la crise économique et sociale amplifiée par l’épidémie de Covid-19. Elle a par ailleurs fustigé la manière «anarchique» avec laquelle certains membres du gouvernement géraient les affaires publiques.

«Nous nous attendons à ce que la deuxième vague du Hirak du 22 février 2019 ait une teneur sociale par excellence, sans perdre de vue les revendications politiques, les deux étant liées», a affirmé la chef du PT.

Dans le contexte de l’absence du Président Abdelmadjid Tebboune en raison de son hospitalisation depuis plus d’un mois en Allemagne pour cause de Covid-19, Mme Hanoune a dénoncé le comportement de certains ministres qui «agissent dans leurs secteurs comme ils le veulent, comme si on était dans une situation de non-État».

Une augmentation fulgurante du chômage

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Durant la période de confinement, selon Louisa Hanoune, qui dit se fier à des études économiques indépendantes, des millions d’emplois ont été perdus en raison «de la gestion anarchique» du gouvernement. Ceci tranche avec le chiffre officiel annoncé par le ministre de la Prospective et qui faisait état de la destruction d’environ 500.000 emplois seulement.

«Sur 7 millions de travailleurs à temps plein, environ 3 millions ont été contraints de cesser de travailler, dont 60 % dans le secteur privé et 35 % dans le public», a-t-elle affirmé, précisant que «400.000 travailleurs ont été licenciés dans le secteur privé, 800.000 autres ont été mis au chômage technique sans salaire et 870.000 emplois saisonniers ont été perdus».

Selon elle, durant le confinement, 35 % des administrations et des entreprises publiques ont suspendu leur activité. Concernant les artisans indépendant, 63 % ont arrêté de travailler et seulement la moitié a repris une activité après la levée du confinement. Néanmoins elle a averti que le rétablissement du confinement partiel «aura des retombées mortelles sur la classe moyenne».

En conclusion, Louisa Hanoune a regretté le fait que «la misère s’est généralisée», soutenant que «30 % des familles n’arrivent pas à payer leurs factures, tandis que la prime de 30.000 dinars (189 euros) n’a touché que peu de ceux qui la méritent».

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