La porte-parole de la diplomatie russe a réagi à la suite des propos de la ministre allemande de la Défense, pour laquelle les négociations avec la Russie doivent être menées «en position de force».
«L’Allemagne se trouve dans une position qui à mon avis n’est pas bonne, mais certainement très intéressante. C’est une position de pays dépendant dans le domaine de la sécurité. Ce n’est pas ma propre conclusion, ce qui en dit long. Je cite Mme Annegret [Kramp-Karrenbauer] même qui a reconnu que l’Allemagne était absolument dépendante dans le domaine militaire et ne peut tenir sans les États-Unis».
Mme Zakharova a souligné que l’Allemagne abrite le contingent américain à l’étranger le plus important après celui au Japon, ce qui illustrerait cette dépendance allemande à la présence américaine.
En outre, elle a souligné que les armes nucléaires américaines «stockées en Allemagne» représentaient «une force», mais pas une force intrinsèque appartenant au pays.
«Quand il y a une force mais qu’elle ne vous appartient pas, vous ne pouvez pas la contrôler et vous n’êtes pas autorisé à l’utiliser, et ainsi vous avez peur de la perdre, c’est un indice de dépendance. En termes simples, dans une position de faiblesse.»
La porte-parole de la diplomatie russe a précisé cette idée de faiblesse en utilisant le terme d’origine allemande schwach qui signifie «faiblesse, incapacité, intenabilité».
Auparavant, le ministère russe des Affaires étrangères avait commenté les propos d’Annegret Kramp-Karrenbauer concernant le dialogue vis-à-vis de la Russie avec une Allemagne en «position de force», rappelant que ceci avait antérieurement eu des conséquences tragiques.
Un dialogue «en position de force»
S’exprimant au Bundestag, la ministre allemande de la Défense avait auparavant estimé que l’Otan devait renforcer ses positions face à la «menace russe» qui est devenue «plus prononcée», pointant «des investissements importants» de la Russie «dans la modernisation de ses forces armées» et l’élaboration de nouveaux types d’armes.
«Si nous voulons mener les négociations sur le désarmement en position de force, nous devons [la] renforcer. Cela a toujours été une bonne position traditionnelle de la politique étrangère allemande et doit le rester à l’avenir», a fait valoir la ministre.