Commentant le comportement des policiers qui ont récemment agressé un producteur de musique à Paris, Louis Aliot, maire Rassemblement National de Perpignan a déclaré le 28 novembre à Europe 1 qu’il s’agissait d’une infime minorité des forces de l’ordre.
«Il y a dix millions d'interventions de policiers et gendarmes, et 0,3% de bavures, donc l'immense majorité du corps de police et de gendarmerie fait correctement son travail face à une situation qui est en train de dégénérer», a-t-il expliqué au média.
Tout en précisant que les policiers en question avaient agi «en dehors de leurs missions et de leurs droits», le maire a affirmé que «99% des actes de notre police respectent les règles et la loi».
«Si on commence à affaiblir les forces de police, les citoyens vont se trouver en première ligne face aux voyous et ce sera le début de la guerre civile et de l’anarchie», a-t-il alerté, cité par le média.
Loi Sécurité globale, «un procès médiatique»
En dénonçant «un procès médiatique fait aux policiers», M.Aliot a par ailleurs défendu la loi Sécurité globale, récemment votée par l’Assemblée nationale et qui ne cesse de faire polémique.
«L'article 24, ce n'est pas une histoire de caméras, cela concerne la diffusion de visages très précis de policiers que l'on mettrait en cause pour aller précisément leur nuire directement et personnellement», a-t-il précisé au micro d’Europe 1.
Un contexte tendu
Le producteur de musique Michel Zecler a été roué de coups par trois policiers dans l’entrée de son studio dans le 18e arrondissement de Paris, samedi 21 novembre 2020. C’est grâce aux vidéos de caméras de surveillance témoignant des actes de la police que le parquet de Paris a ouvert une procédure pour «violences par personnes dépositaires de l'autorité publique» et «faux en écriture publique», confiée à l'IGPN. Les trois policiers qui avaient participé au tabassage ont été suspendus, ainsi qu’un quatrième qui avait lancé dans le studio une grenade lacrymogène.
Suite à plusieurs manifestations contre la loi sécurité globale, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé le 26 novembre la création d'une commission indépendante chargée de réécrire l’article 24 dans le but de «respecter l’objectif poursuivi tout en dissipant tout doute sur le respect de la liberté d’informer». Une décision dénoncée par la suite par le Président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand ainsi que par celui du Sénat, Gérard Larcher.