L'Allemagne pourra envisager le transfert des données personnelles d'Alexeï Navalny seulement après que la Russie aura ouvert une enquête, a déclaré un porte-parole du ministère allemand de la Justice.
Il a expliqué que cela découle de l'accord européen sur l'aide juridictionnelle et la réglementation dans son pays.
Un refus «inacceptable»
Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué que la réponse prouvait que Berlin n’était pas prêt à une coopération constructive.
Lors d'une conversation téléphonique tenue le 5 novembre entre Sergueï Lavrov et son homologue Heïko Maas, Moscou a jugé «inacceptable» le refus de l’Allemagne de «remplir ses obligations juridiques internationales» en transmettant les données médicales de M. Navalny à la Russie.
Malade à cause d'une pancréatite
Rejetant l'hypothèse d'un empoisonnement, la police russe a affirmé ce 6 novembre qu’Alexeï Navalny souffrait d'une pancréatite.
«Le diagnostic final a été posé par les médecins en tenant compte de plusieurs études chimiques et toxicologiques: dérèglement du métabolisme glucidique; pancréatite chronique avec altération» de certaines fonctions, a déclaré l'antenne sibérienne de la police des transports russe, chargée de l'affaire.
«Le diagnostic d'un empoisonnement (...) n'a pas été confirmé», souligne le communiqué.
Affaire Navalny
Le blogueur et opposant russe Alexeï Navalny a fait le 20 août un malaise à bord d’un avion qui se dirigeait de Tomsk à Moscou. Après un atterrissage d’urgence, il a été hospitalisé à Omsk, en Sibérie, où il a été placé en soins intensifs et dans le coma artificiel. Les médecins d’Omsk n’ont pas trouvé de traces de poison dans son sang et son urine.
À la demande de sa famille, il a été transféré par avion médicalisé à l’hôpital de la Charité en Allemagne le 22 août. Le 2 septembre, Berlin a annoncé, en se référant à des médecins militaires, qu’il aurait été empoisonné par une substance du groupe des agents toxiques Novitchok.