Le vote par correspondance est-il falsifiable? Ce mode de scrutin a été plébiscité par 100 millions d’électeurs aux États-Unis lors de cette élection, un record qui s’explique en grande partie par les risques sanitaires liés à l’épidémie de Covid-19.
Le 29 août dernier, soit deux mois avant la présidentielle américaine, le New York Post relayait pourtant la confession étonnante d’un fraudeur électoral anonyme. Engagé à gauche, celui-ci affirmait ainsi avoir truqué plusieurs élections fédérales, notamment dans le New Jersey où il réside. Il expliquait que plusieurs techniques étaient possibles pour détourner un vote effectué par scrutin postal. À commencer par une simple ouverture à la vapeur des enveloppes en passant par l'exploitation des personnes vulnérables comme les retraités et les malades.
ANY VOTE THAT CAME IN AFTER ELECTION DAY WILL NOT BE COUNTED!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 5, 2020
Un «risque important de fraude» avec le vote par correspondance
Pire encore, pour le témoin du New York Post, la fraude par ce biais «est davantage une règle qu'une exception».
En France, le vote par correspondance est supprimé depuis 1975, en raison justement des risques de «fraude électorale», comme le souligne Le Monde à l'époque. Il a été remplacé par le vote par procuration.
Les craintes des électeurs démocrates vis-à-vis de l’épidémie de Covid-19, moins partagées par les républicains, suffisent-elles à expliquer un tel renversement? Interrogé par Sputnik, Randy Yaloz, président des Republicans Overseas France, une organisation fondée en 2013 et dont l’objectif est de défendre l’intérêt des Républicains américains installés en France, regrette les délais accordés pour le vote par correspondance dans certains États, une donnée qui «crée un risque important de fraude», d’après lui.
«On estime qu’environ 80% des bulletins de vote par correspondance sont ceux des Démocrates. Ces derniers font donc le maximum pour que leurs voix soient prises en compte lors des élections, même après la clôture des bureaux de vote», relève Randy Yaloz au micro de Sputnik.
Il va même plus loin et dénonce «certaines dispositions prises par les Démocrates» qui «ont ouvert la possibilité de fraudes électorales». Il en veut pour preuve une irrégularité constatée «dès décembre 2019» à Detroit, dans le Michigan, une ville et un État tenus par les Démocrates. Le président des Republicans Overseas France assure ainsi que plusieurs associations ont «constaté des doubles inscriptions sur les listes d’électeurs» dans cet État clé, remporté par Joe Biden.
Autre exemple donné par notre interlocuteur: «En Pennsylvanie, qui est un État tenu par les Démocrates, ils ont supprimé l’obligation de la conformité de la signature sur le bulletin de vote avec celle qui se trouve sur le registre. Certains États ne réclament même pas la carte d’identité de l’électeur!»
This is insane.
— Candace Owens (@RealCandaceO) November 5, 2020
He is literally plugging in the names of dead people and they are all returning as having voted in Michigan.
Where is our Department if Justice on this?
Why is it taking regular Americans to expose this level of obvious corruption? https://t.co/886mDlM7J1
Précision importante: aux États-Unis, les registres ne sont pas nationaux, «ils sont tenus par les villes», souligne Randy Yaloz. Ce qui augmente encore une fois les suspicions de fraude.
Stratégie pour empêcher Trump de contester les résultats?
Randy Yaloz se veut toutefois équitable et rappelle la «règle du jeu de la démocratie».
«Je ne suis pas hypocrite: si dans certains États, les Démocrates estiment que les Républicains ont créé des problèmes, il est légitime de leur part d’engager des poursuites eux aussi.»
Deux jours après le vote, l’attente commence en tout cas à se faire longue. Pour le président des Republicans Overseas France, ce sont les gouverneurs démocrates eux-mêmes qui feraient barrage pour empêcher d’annoncer le résultat définitif de leur État.
«En Pennsylvanie et en Caroline du Nord, les gouverneurs démocrates jouent la montre et attendent de donner le vainqueur dans leur État alors qu’ils en sont à 95% de bulletins dépouillés! C’est une stratégie de la part des Démocrates pour empêcher Donald Trump de contester le résultat des votes», dénonce Randy Yaloz.
En effet, si dans ce laps de temps, Joe Biden l’emportait dans le Nevada et l’Arizona où il est en avance, le résultat des votes en Pennsylvanie, en Caroline du Nord ou encore en Géorgie n’aurait plus d’importance. Et Donald Trump ne pourrait plus contester le vote car son rival aurait pile les 270 grands électeurs nécessaires pour être élu.
Dans ce jeu de poker menteur entre Donald Trump, qui revendiquait prématurément la victoire et refusait d’accepter la légitimité du vote par correspondance, et le camp démocrate qui se réjouit d’une victoire qui se dessine de plus en plus à la faveur du vote par correspondance, une chose est certaine: la démocratie américaine n’en sort pas grandie.
All of the recent Biden claimed States will be legally challenged by us for Voter Fraud and State Election Fraud. Plenty of proof - just check out the Media. WE WILL WIN! America First!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 5, 2020