«Je suis un homme libre, je vais me consacrer à la réflexion, à l'écriture, peut-être monter un think tank sur les problématiques économiques», a indiqué à l'AFP l'ancien responsable du RN entré en 2016, énarque de formation, toujours salarié du ministère de la Défense, confirmant une information de L'Obs.
Jean Messiha doit rencontrer Marine Le Pen jeudi matin pour lui annoncer son départ.
Il explique à l'AFP avoir «beaucoup d'affection» pour la présidente du RN mais aussi des «différences» avec elle et le «sentiment que [son] engagement et [ses] compétences n'ont pas été reconnus».
Il estime dans Valeurs Actuelles que le RN a «largement gagné la bataille des idées» mais ne parvient «pas à susciter un grand élan populaire qui se traduit par des victoires très franches dans les urnes».
«C'est un peu comme une équipe de foot qui a beaucoup de supporters et un sélectionneur plein de bonne volonté mais qui ne gagne pas ou très rarement. On ne peut pas constamment dire que c'est la faute du terrain, de l'arbitre, du ballon ou des journalistes sportifs», ajoute M.Messiha.
Jean Messiha considère que le mouvement «national et populaire» doit être «incarné par une personnalité qui inspire, par ses idéaux, sa détermination, mais aussi par sa compétence, une réelle confiance», qui «maîtrise bien les questions économiques et connaisse les rouages de l'État».
Il ne rejoint pas l'école de l'ancienne députée FN (devenu RN) Marion Maréchal mais dit qu'elle «a un talent remarquable et elle est très appréciée par la base» frontiste.
Il déplore aussi ne pas avoir été choisi par le RN pour conduire sa liste aux européennes ou aux municipales à Paris, où le candidat choisi, extérieur au parti, a récolté 1,5% des voix.
Dans l'entourage de M.Messiha, on évoque enfin des «ennemis» au sein de «la garde rapprochée» de Mme Le Pen «aussi nuisibles qu'inefficaces».