Professeur décapité: sa hiérarchie avait pris le parti des parents et avait demandé à un inspecteur de venir

© SputnikDes enseignants déposent des fleurs devant le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine en hommage à Samuel Paty, décapité le 16 octobre
Des enseignants déposent des fleurs devant le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine en hommage à Samuel Paty, décapité le 16 octobre  - Sputnik Afrique
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Une note du renseignement territorial consultée par Le Point indique que le professeur décapité à Conflans-Sainte-Honorine allait recevoir la visite d’un inspecteur pour lui rappeler «les règles de laïcité et de neutralité». Par ailleurs, l’inspection académique allait «sévir» contre lui, a affirmé un militant islamiste lié à cette affaire.

Pour son cours sur la liberté d’expression, durant lequel il a affiché des caricatures de Mahomet, Samuel Paty allait être sanctionné par sa hiérarchie, indique Le Point, se basant sur une note du renseignement territorial (RT). Un inspecteur allait être envoyé sur place après que plusieurs parents d’élèves se sont plaint auprès de l’établissement.

Lors de ce cours dispensé le 5 octobre, l’enseignant avait proposé à ses élèves musulmans, s’ils le souhaitaient, de sortir de la classe ou de fermer les yeux avant qu’il ne montre les caricatures de leur prophète, publiées par Charlie Hebdo.

Devant le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine. Photo d'illustration  - Sputnik Afrique
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Dès le lendemain, la principale du collège Bois d’Aulne a été contactée par une mère d’élève, affirmant que sa fille a été mise à l’écart en raison de sa religion. L’enseignant a été convoqué, s’est excusé «s’il avait été maladroit» auprès d’elle et de sa famille. Mais plusieurs mails de parents ont suivi.

Visite d’un inspecteur

Parmi eux, Brahim Chnina, après avoir affirmé à tort sur les réseaux sociaux que sa fille musulmane avait dû assister à la scène (l’enquête a révélé qu’elle n’était pas présente), se rend devant l’école en compagnie d’Abdelhakim Sefrioui, «vieux routier de l’islam radical» et «fiché depuis au moins 15 ans», décrit le magazine. Tous deux qualifient le professeur de «voyou» et menacent de manifester.

Quatre jours après le cours en question, l’inspection académique des Yvelines, informée de l’affaire par la principale, réclame la venue d’un inspecteur pour rappeler à Samuel Paty «les règles de laïcité et de neutralité». Une rencontre devait également être organisée entre le professeur, la principale et les parents, indique la note du renseignement.

Volonté de «sévir»?

Selon les informations du RT, les tensions se sont finalement apaisées entre la direction et les parents. «Au sein du collège, aucune tension majeure n'est palpable, tant du côté de la communauté éducative que des fédérations de parents d'élèves, qui tout en reconnaissant une “certaine maladresse” du professeur (bien apprécié par sa hiérarchie), ne le désavouent pas pour autant».

Toutefois, Abdelhakim Sefrioui assure dans une vidéo que l’inspection académique allait sanctionner le professeur après avoir appris les détails du déroulement du cours. «Dans l’après-midi, l’inspection académique a contacté le parent d’élève [Brahim Chnina, ndlr] et lui a exprimé son étonnement de savoir que cela s’est passé comme cela dans le cours de ce voyou et qu’ils allaient sévir».

MM. Sefrioui et Chnina font tous deux partie des personnes placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur ce professeur assassiné à proximité du collège où il enseignait.

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