Non, contrairement aux conclusions précédentes, la galaxie «anomale» Dragonfly 44 n’est pas si anomale que cela: sa masse de matière noire ne dépasse en effet pas la norme, affirment des chercheurs du Kapteyn Astronomical Institute aux Pays-Bas qui ont travaillé en collaboration avec ceux de l’Institut d'astrophysique des Canaries et de l’université de La Laguna en Espagne. Ils ont publié leurs résultats dans une étude parue le 8 octobre dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.
«Dragonfly 44 a été une anomalie toutes ces années qui n'a pas pu être expliquée par les modèles de formation des galaxies existants. Maintenant, nous savons que les résultats précédents étaient faux et que DF44 n'est pas extraordinaire», a déclaré Teymoor Saifollahi, chercheur au Kapteyn Astronomical Institute, cité dans un communiqué de l’Institut d'astrophysique des Canaries.
L’examen d’amas globulaires
C’est l’analyse «exhaustive» du système d'amas globulaires, des concentrations très denses d'étoiles de forme sphérique en orbite autour de Dragonfly 44, qui a permis aux chercheurs de mesurer la quantité de matière noire et de parvenir à ces conclusions.
«Le fait que, dans notre recherche, nous n'ayons trouvé que 20 amas globulaires, comparés aux 80 estimés précédemment, réduit considérablement la quantité de matière noire que la galaxie devrait contenir», explique Ignacio Trujillo de l’Institut d'astrophysique des Canaries, co-auteur de la recherche, cité dans le communiqué.
Ainsi, d’après l’étude, la quantité totale de matière noire dans Dragonfly 44 est «seulement» 300 fois plus grande que celle de la matière lumineuse, ce qui en réalité n’est pas loin de la norme pour ces types de galaxie.