Paris et Berlin préfèrent donner une connotation politique à l'affaire Navalny et profèrent des menaces au lieu de collaborer avec Moscou dans le cadre de l'enquête, ce qui est déplorable, a déclaré jeudi 8 octobre la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
«Malheureusement, au lieu de travailler ensemble pour établir la vérité et les faits sur ce qui est arrivé au citoyen russe, Paris et Berlin ont choisi de donner à l'affaire une connotation politique, de passer aux menaces et au chantage, y compris avec l'utilisation de plateformes internationales. Nous considérons ce comportement à la fois irresponsable et inacceptable», a indiqué Mme Zakharova lors d'un point presse.
Les ministres français et allemand des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Heiko Maas, ont déclaré le 7 octobre que des «propositions de sanctions additionnelles» contre Moscou avaient été préparées par la France et l'Allemagne en lien avec l'affaire Navalny. Selon les ministres, Paris et Berlin transmettront leurs propositions cette semaine aux membres de l'Union européenne.
Le même jour, la diplomatie russe a déclaré que la France et l’Allemagne se plaçaient en tête d’une «coalition antirusse» qui était en train de se former au sein de l’UE.
Affaire Alexeï Navalny
L'opposant et blogueur russe Alexeï Navalny a été hospitalisé à Omsk, en Sibérie, le 20 août après avoir fait un malaise à bord d’un avion. Quelques jours plus tard, il a été transféré à l’hôpital de la Charité de Berlin. Peu après, le gouvernement allemand a affirmé que M.Navalny avait été empoisonné avec une substance de type Novitchok.
Le Kremlin a pour sa part déclaré que Berlin n'avait pas informé Moscou de ses conclusions, et attend toujours de recevoir les résultats de ces analyses.