C’est bien connu, la capitale française accueille une forte population de rats, des millions selon les experts. Parmi les maladies qu’ils sont susceptibles de transmettre à l’homme figure la leptospirose, contenue dans leur urine et se retrouvant notamment dans les eaux de la Seine, avertit Le Figaro.
D’après ses informations, une étude menée depuis trois ans par Eau de Paris est sur le point de donner ses premiers résultats, avec pour objectif de détecter la maladie dans le fleuve. Si la mairie refuse de communiquer des données, une source confirme la présence de ces leptospires «même si c’est irrégulier et dans de faibles concentrations».
L’enjeu est de taille puisque Paris accueillera les Jeux Olympiques dans quatre ans et qu’Anne Hidalgo a l’intention de rendre la Seine suffisamment propre pour les athlètes qui participeront aux épreuves de triathlon et de nage libre. Les Parisiens devraient pouvoir y nager l’année d’après. À cette fin, 1,4 milliard d’euros a été alloué afin de dépolluer l’eau du fleuve qui pour l’instant ne respecte pas les normes européennes.
Scénario catastrophe
Toujours selon Le Figaro, quelques athlètes de Rio 2016 avaient subi les conséquences du déversement des eaux usées dans la baie de la ville, provoquant nausées, vomissements et gastro-entérites. «La même chose à Paris, avec en plus, des contaminations à la leptospirose? Ce serait une catastrophe, nous avons un standing à tenir», confie un adjoint à la mairie.
D’autant que la leptospirose est «un problème de santé publique», selon l’Institut bordelais de médecine tropicale. En 2018, un sportif de 44 ans avait trouvé la mort après avoir contracté la maladie dans un lac de Gironde. Selon l’OMS, environ 60.000 personnes décèdent de la leptospirose chaque année dans le monde. Et la France fait partie des pays industrialisés où son incidence est la plus élevée (un cas pour 100.000 habitants).
«Les médecins ne sont pas sensibilisés et ne vont pas forcément diagnostiquer un patient avec des signes de “lepto”, qui présente des symptômes d'une forte grippe», informe auprès du quotidien Mathieu Picardeau du Centre national de référence des leptospires de l’Institut Pasteur. Le nombre d’infections, dont les graves, ne diminue pas depuis dix ans, «notamment en raison d'un mauvais diagnostic de la maladie», déplore-t-il.