Inclure le mouvement chiite libanais Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l’UE, c’est ce que souhaite proposer l’Allemagne pendant sa prochaine présidence tournante de l’Union européenne, a déclaré jeudi 1er octobre le sous-secrétaire du ministère de l’Intérieur Hans-Georg Englke à l’hebdomadaire Der Spiegel. Le média rappelle que pour l’instant, seule la branche militaire du parti est classée comme organisation terroriste.
«Le Hezbollah est une organisation terroriste», avance le responsable qui annonce que «des efforts seront déployés pendant la présidence allemande de l'Union européenne pour inclure le parti dans son ensemble sur la liste des organisations terroristes».
En effet, le chef de l’État français avait accusé le Hezbollah et le mouvement également chiite Amal, dirigé par Nabih Berri, d’être responsables de l’échec de l’initiative française.
Hassan Nasrallah répond à Macron
Suite à la démission de Mustafa Adib, Emmanuel Macron avait affirmé que le Hezbollah «ne devrait pas se croire plus fort qu'il ne l'est réellement».
Dans le même sens, le Président français avait souligné que le parti «ne pouvait pas être à la fois une armée combattant Israël, une milice en Syrie et un parti respecté au Liban». «Il doit prouver qu'il respecte tous les Libanais», avait-il ajouté, soutenant que «ces derniers jours, il avait clairement montré le contraire».
Évoquant la question de la présence du Hezbollah en Syrie, Nasrallah a assuré que «nous ne sommes pas allés dans ce pays pour combattre des civils». «Nous sommes allés affronter les groupes que vous qualifiez vous-mêmes de terroristes», mettant en lumière que la France était également «en Syrie sous ce prétexte».
Quid du respect des citoyens et des valeurs démocratiques?
En réponse à la question du respect des règles démocratiques au Liban, le chef du Hezbollah a rappelé que son mouvement a toujours tenus ses engagements envers le peuple libanais, lançant à l’adresse de Macron qu’«il y a des pays arabes que vous protégez dans lesquels personne n'ose écrire même un tweet critiquant le roi ou le prince».
En conclusion, Hassan Nasrallah a ponctué que «nous avons salué la visite de Macron et son initiative, mais nous ne l'avons pas accueilli en tant que procureur, enquêteur, juge, émetteur de jugements et dirigeant paternaliste du Liban». «Il n'y a pas de mandat, ni pour le Président français ni pour quiconque d'autre pour être le gardien ou le dirigeant du Liban», a-t-il conclu.