Le tribunal de Paris a condamné le chroniqueur de 62 ans Éric Zemmour pour des propos tenus le 28 septembre 2019, en ouverture d'une réunion baptisée «Convention de la droite» et organisée par des proches de l'ex-députée du Front national (devenu RN) Marion Maréchal.
«Les opinions, même choquantes, doivent pouvoir s'exprimer, néanmoins les faits reprochés vont plus loin et outrepassent les limites de la liberté d'expression puisqu'il s'agit de propos injurieux envers une communauté et sa religion», a indiqué la présidente de la 17e chambre correctionnelle.
Le tribunal a aussi souligné que le discours avait été «préparé» et les mots «choisis», rappelant que M.Zemmour avait été définitivement condamné, quelques jours avant les faits, à 3.000 euros d'amende pour des propos anti-musulmans, la Cour de cassation ayant rejeté son pourvoi. Dans cette affaire, il a saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Lors de l'audience, le 1er juillet, le parquet avait requis 10.000 euros d'amende, avec possibilité d'emprisonnement en cas de non-paiement.
«Je considère que le tribunal n'a pas fait une application juste de la loi et j'envisage de faire appel», a réagi auprès de l'AFP l'avocat de l'intéressé, Olivier Pardo, assurant avoir «gagné nombre d'affaires, non devant le tribunal, mais devant la cour d'appel ou la Cour de cassation».
Le discours avait à l'époque été largement dénoncé dans la classe politique et il avait entraîné un âpre débat dans les médias pour lesquels travaillait Éric Zemmour. En dépit de l'intense controverse, le chroniqueur avait ensuite été embauché par CNews, où il intervient dans une émission quotidienne.
L'association La Maison des potes, elle aussi partie civile, «demande aux télévisions et radios de prendre à l'encontre de Eric Zemmour les décisions qui s'imposent, comme elles ont su les prendre contre Dieudonné suite à ses condamnations».
En revanche, la chaîne LCI, qui avait diffusé l'intégralité des propos en direct, ne sera finalement pas jugée dans ce dossier, le tribunal ayant déclaré nulle le 17 septembre la citation la concernant, pour une question de procédure.