Lors de son audition devant la commission d’enquête sénatoriale sur la gestion de l’épidémie de Covid-19, la ministre des Armées Florence Parly est revenue sur sa déclaration selon laquelle les 18 militaires de la base de Creil «avaient été testés et confinés» à leur retour en France. Ces derniers accompagnaient le premier vol des rapatriés français de Wuhan, le 31 janvier.
Lors de son audition devant la commission d'enquête du Sénat sur le Covid-19, la ministre des Armées, Florence Parly reconnait s'être trompée en affirmant que les militaires revenant d'une mission à Wuhan, avaient été testés pic.twitter.com/MkMvSFO2Lw
— Public Sénat (@publicsenat) September 22, 2020
«J’ai juré de dire toute la vérité et donc je me dois de vous dire que j’ai dit quelque chose d’inexact le 4 mars à France 2», avoue-t-elle dans l’extrait vidéo de Public Sénat face au sénateur de l’Oise Olivier Paccaud qui cherche à déterminer ce qui a déclenché le premier cluster de l’épidémie dans son département.
«C’était un raccourci. Ce qui s’est passé, c’est que les équipages ont été soumis à un protocole sanitaire extrêmement strict mais qui en effet ne comprenait pas à l’époque de tests», admet-elle avant de détailler le protocole en question, d’une durée de 14 jours.
Le vice-président de la commission d’enquête, René-Paul Savary (Les Républicains), l’interroge alors sur la «raison scientifique» qui justifie cette absence de test. C’est la directrice de service de santé des armées, Maryline Gygax, qui lui répond: «Le dogme à ce moment-là, n’était pas de tester tout le monde mais de tester les patients symptomatiques».
La base militaire de Creil, premier cluster dans l’Oise?
La ministre des Armées soutient toutefois que «la base militaire de Creil n’est pas à l’origine d’un cluster dans l’Oise». En effet, l’enquête a révélé qu’un premier cas de coronavirus y a été détecté «le 14 janvier 2020, soit avant le vol de retour de Wuhan». De plus, les militaires ne sont jamais descendus de l’appareil une fois posé en Chine, ils portaient des équipements et respectaient des distances de sécurité, assure-t-elle.
«Je comprends la curiosité des habitants de l’Oise compte tenu de l’importance de la diffusion du virus dans les premières semaines de l’épidémie. […] Je crois pouvoir vous dire que le patient zéro ne se trouvait probablement pas dans la base de Creil», conclut-elle.