La photo du nouveau maire (PCF) Abdel Sadi, à la fête du quartier de l'Abreuvoir à Bobigny publiée dimanche 13 septembre sur sa page Facebook fait polémique. La cause: sa photo avec Lynda Benakouche, épouse de Jean-Christophe Soumbou, membre du gang des Barbares condamné à 18 ans de prison pour la séquestration, la torture et le meurtre du jeune juif Ilan Halimi en 2006.
«Beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi le nouveau maire affiche publiquement sa proximité avec Lynda Benakouche, alors que ses militants l'avaient dans le viseur durant la campagne», confie au quotidien un habitué des couloirs de l'hôtel de ville.
Malgré la condamnation de son époux, Lynda Benakouche, qui n'a jamais été condamnée dans l’affaire, est jugée «protégée» par l'UDI sous la mandature précédente selon certains, ce qui est d’ailleurs mentionné dans le livre «le Maire et les Barbares» de la journaliste Eve Szeftel, indique Le Parisien. Elle est actuellement la présidente de Crescendo, structure d'aide aux enfants, mais est également une associative active chargée de mission en mairie.
En outre, la municipalité a fermé les yeux sur trois avertissements de la préfecture de Seine-Saint-Denis qui avait jugé à trois reprises sous la mandature UDI entre 2014 et 2020 les qualifications de Lynda Benakouche d’inférieures à celles exigées pour l'emploi occupé. Ainsi, la ville a renouvelé son contrat et l'a même «stagiairisée» avant le premier tour des élections en lui offrant ainsi la possibilité d’obtenir un statut de fonctionnaire.
«Une photo ne vaut pas un soutien ou une amitié»
Interrogé par Le Parisien, Benjamin Dumas, son directeur de cabinet, explique opter pour une «politique d'apaisement» et non pour la «chasse aux sorcières» voulant «discuter avec tout le monde, même avec ceux qui ont fait campagne pour l'UDI».
«Madame Benakouche est à la fois agent de la ville et associative, il est normal que le maire la croise régulièrement sur des événements. Mais ce n'est pas lui qui sollicite les selfies! D'ailleurs, une photo ne vaut pas un soutien ou une amitié», ajoute-t-il auprès du quotidien.
Une procédure interne
«Elle lui a hurlé qu'il avait donné la ville aux communistes. Qu'elle ne l'oublierait pas», rapporte au quotidien une source proche du dossier.
Le Parisien a tenté de joindre à plusieurs reprises Lynda Benakouche; en vain.