Pour marquer l'ouverture le 2 septembre du procès à Paris des attentats djihadistes contre Charlie Hebdo, des policiers et une supérette juive ayant fait 17 morts dans la capitale française en janvier 2015, l'hebdomadaire satirique a remis en Une les caricatures de Mahomet. Celles-ci avaient fait de l'hebdomadaire une cible des djihadistes.
Ridiculiser ou insulter Mahomet est passible de la peine de mort en République islamique d'Iran.
Khamenei s’insurge
«Le grand péché impardonnable d'une publication française ayant insulté le visage radieux et saint du grand Prophète révèle une fois de plus l'hostilité et la rancune vicieuse des institutions politiques et culturelles du monde occidental envers l'islam et la communauté musulmane», écrit l'ayatollah Khamenei dans un communiqué.
«Le prétexte de la liberté d'expression invoqué par certains hommes politiques français pour ne pas condamner ce grand crime doit être rejeté comme erroné et démagogique», a-t-il ajouté sans plus de détails.
Emmanuel Macron avait déclaré à propos de la publication à nouveau des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo qu'«il y a (...) en France une liberté de blasphémer qui est attachée à la liberté de conscience». «Je suis là pour protéger toutes ces libertés.»
Un «deux poids deux mesures» avec la Shoah
La plupart des journaux conservateurs et ultraconservateurs iraniens avaient réagi à ces propos en faisant un rapprochement avec la loi française qualifiant de délit la négation de la Shoah, pour dénoncer une politique de deux poids deux mesures.
L'Iran avait condamné en janvier 2015 l'attentat contre Charlie Hebdo, jugeant toutefois que ces dessins étaient une «insulte» envers les musulmans.
Avant le guide suprême, les Affaires étrangères iraniennes avaient condamné comme «une provocation et une insulte» à l'encontre des musulmans du monde entier la nouvelle publication des caricatures.
Pour M. Khamenei, la décision de les republier «pourrait également être destinée à détourner l'esprit des nations et des gouvernements du Proche et Moyen-Orient des plans sinistres que les États-Unis et le régime sioniste [Israël, NDLR] ont en tête pour cette région».