Les longs voyages dans l’espace changent la structure du cerveau des astronautes, affirme une équipe de chercheurs belges, russes, allemand et australien, qui a publié les résultats de son étude dans la revue Science Advances.
Les scientifiques ont étudié la structure cérébrale de 11 cosmonautes russes dont les missions à bord de la Station spatiale internationale avaient duré 171 jours en moyenne. Ces hommes ont passé des IRM du cerveau avant leur vol dans l'espace et quelques jours après leur retour sur Terre. Huit cosmonautes ont eu une analyse supplémentaire, en moyenne 239 jours après le retour du vol spatial, pour évaluer si les changements enregistrés après le vol étaient revenus à la normale.
Les effets provoqués par l’apesanteur
Selon l’étude, ces changements seraient destinés à compenser l’effet d’apesanteur.
«Les preuves de neuroplasticité structurelle fournies dans cette étude peuvent être considérées comme des changements nécessaires dans le cerveau des cosmonautes, car ils adaptent leurs stratégies motrices à l'environnement de microgravité et les réadaptent aux conditions sur Terre», notent les auteurs de l’étude.
Il s’agit d’une transformation durable puisque, sept mois après le retour des astronautes sur Terre, les ventricules étaient toujours un peu plus grands que d’habitude, tout en ayant tendance à revenir à la normale.
La nouvelle étude sur le cerveau des astronautes vient confirmer les conclusions tirées par les spécialistes de l’université du Michigan en 2017. Les scientifiques américains avaient alors déclaré que les astronautes éprouvaient des changements structurels de leur cerveau lors des missions spatiales. Ils avaient scanné les cerveaux de 27 astronautes, avant et après un séjour dans l'espace, dont 13 ont réalisé une mission en navette spatiale durant 15 jours et les 14 autres une mission à l’ISS pendant six mois.