L’hypothèse d’un empoisonnement d’Alexeï Navalny a été réfutée par un toxicologue en chef de la région d’Omsk où l’opposant politique a été immédiatement hospitalisé après son malaise. Ses reins, ses poumons et son foie n’ayant pas été endommagés, son corps n’a été touché par aucun agent toxique, assure Alexandre Sabaiev.
«En privilégiant la thèse d’une maladie, je peux dire que tout élément toxique laisse des traces lors de son passage par nos organes naturels de détoxication comme les reins, le foie et les poumons. C’est certain, tout toxicologue vous le dira. Dans ce cas clinique [celui de Navalny, ndlr], ni les reins, ni le foie, ni les poumons n’ont été atteints pendant tout le temps de son hospitalisation», explique le médecin cité par le ministère de la Santé de la région d’Omsk.
Problèmes de digestion
Recueillie auprès de son épouse et des personnes qui l’accompagnaient, l’anamnèse montre que Navalny avait des problèmes de digestion depuis les cinq ou sept jours qui ont précédé le malaise, poursuit M.Sabaiev.
De plus, l’homme politique suivait un régime alimentaire pour maigrir, précise-t-il. D’après le toxicologue, la dégradation brutale de l’état de santé de Navalny a pu être provoquée par n’importe quel facteur extérieur, comme un état de stress, un surmenage, une hypothermie ou hyperthermie.
Les problèmes de métabolisme glucidique, diagnostic annoncé par les médecins russes, peuvent avoir entraîné un coma. «Ce cas est loin d’être rare», affirme-t-il.
Déclaration de Berlin
Une dizaine de jours après le transfert d’Alexeï Navalny à l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin, l’Allemagne a déclaré que l’homme politique avait été empoisonné par un agent toxique de type Novitchok. En réaction, le Kremlin a proposé de mener une enquête médicale conjointe. Sur fond d’absence de preuves de l’empoisonnement, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a dénoncé une «campagne de désinformation».