«Gauchisme culturel», «valeurs progressistes»: l’Occident en phase terminale?

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Sputnik a reçu l’économiste et essayiste Philippe Herlin pour son dernier opus «La renaissance de l’Occident». Dans cet ouvrage, il analyse le combat entre les idéologies conservatrice et progressiste, qu’il estime gagné par cette dernière, au grand dam de l’idée qu’il se fait de l’Occident.
«Sauver l’Occident d’une vague progressiste intrinsèquement nihiliste qui risque de nous détruire.»

Voici le postulat de départ du dernier livre de l’économiste et essayiste Philippe Herlin. Ce dernier a fait le choix de l’approche philosophique pour narrer au lecteur la bataille politique qui fait rage entre conservateurs et progressistes et qui, de son propre aveu, a tourné à l’avantage des seconds. Leur arme principale? Le «gauchisme culturel», lentement distillé dans la société et qui, pour Philippe Herlin, relève d’un «antihumanisme extrêmement dangereux».

Pour l’essayiste, ce «gauchisme culturel» se nourrit de la pensée du philosophe allemand Martin Heidegger, chantre de l’existentialisme et de la déconstruction. «Un philosophe autant cité par une certaine extrême droite que par une certaine extrême gauche», rappelle l’auteur, via les philosophes Jean-Paul Sartre et Michel Foucault. Selon Philippe Herlin, cette idéologie «gauchiste», consiste à «demander toujours plus de droits», ce qui conduit «l’État à prendre toujours plus de place dans la société.»

BLM et indigénistes, du «racisme inversé»

L’économiste plonge dans l’Histoire pour comprendre les origines de cette vague progressiste. Il pointe notamment les années 60, «moment charnière» qu’il qualifie de basculement idéologique dans les universités américaines par la prise de pouvoir de penseurs «progressistes».

Un contexte qui permettra l’émergence, selon l’auteur, de mouvements tels que Black Lives Matter aux États-Unis ou la mouvance indigéniste en France. Autant de chantres d’un «racisme inversé», estime Philippe Herlin.

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Racisme dans lequel «l’homme blanc est dans le caniveau et coupable de tous les crimes possibles et imaginables». Le tout dans une lecture du monde tout aussi «racialiste» que celles des suprémacistes blancs.

Philippe Herlin nous parle également d’immigration, une question dominée selon lui par un «nazisme inversé». Il prend l’exemple de l’Allemagne, qui a accueilli de très nombreux migrants «au prétexte que la population allemande vieillit, que démographiquement, elle est en train de s’éteindre et qu’il faut compenser avec cet apport.»

«L’idéologie nazie des années 40 était à l’inverse. La population allemande était en croissance et il fallait détruire les autres pour s’étendre», analyse-t-il.

À Martin Heidegger, son existentialisme et sa déconstruction, Philippe Herlin oppose son compatriote Leo Strauss, philosophe juif allemand émigré aux États-Unis avant la Seconde Guerre mondiale et penseur du droit naturel, «les pensées qui permettent de distinguer le bien du mal», explique Philippe Herlin.

«En Occident, il y a deux traditions différentes qui se sont forgées pour cela: la philosophie grecque rationnelle et son travail de la pensée et la religion chrétienne née à Jérusalem». L’essayiste pense que le droit naturel doit permettre de penser le monde au-delà du conservatisme et du progressisme, dont les visions seraient trop rattachées à l’Histoire.

«Le droit naturel est en dehors de l’Histoire et défend des valeurs naturelles, intemporelles et anti-relativistes, et c’est cela qui permet de vaincre la gauche.»

Il a également été question de l’actualité avec l’économiste, qui craint qu’«avec la crise du coronavirus, l’étatisation fasse de grands pas en avant». Philippe Herlin juge également très sévèrement la systématisation du port du masque:

«J’ai l’impression qu’il y a un projet politique derrière, de contrôle social, qui vise à instiller la peur. Quand les gens ont peur, on peut les contrôler plus facilement. La crise va arriver. Il va y avoir pas loin d’un million de chômeurs de plus en France d’ici la fin de l’année. Il faut éviter que la cocotte-minute sociale n’explose.»
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