«Notre texte n’a rien de raciste»: les excuses de Valeurs actuelles auprès de Danièle Obono

© AFP 2024 STEPHANE DE SAKUTINDéputée LFI Danièle Obono
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Collier de fer au cou et un plongeon dans l’époque de l’esclavagisme: Danièle Obono, faite protagoniste d’un récent épisode du roman de fiction de Valeurs actuelles, a reçu les excuses de l’hebdomadaire. Dans un long communiqué, il insiste tout de même sur le caractère non raciste de son texte et donne les motivations pour son choix de personnage.

Dépeinte par Valeurs actuelles avec une chaîne de fer au cou, la députée LFI Danièle Obono a reçu le soutien d’un vaste ensemble de personnalités politiques dont Emmanuel Macron. Le magazine, ayant dans un premier temps rejeté les accusations de racisme de l’élue scandalisée, a présenté ses excuses, refusant pourtant de reconnaître son œuvre comme raciste.

«Si nous contestons fermement les accusations dont nos contempteurs nous accablent, nous avons suffisamment de clairvoyance pour comprendre que la principale intéressée, madame Danièle Obono, ait pu se sentir personnellement blessée par cette fiction. Nous le regrettons et lui présentons nos excuses», a déclaré l’hebdomadaire dans un communiqué.

Déconstruction de l’Histoire

La rédaction a tenu à préciser ses intentions en justifiant sa décision de «faire "voyager"» la députée, née à Libreville, au Gabon, «dans l’univers atroce de l’esclavage africain du XVIIIe siècle» par une tentative de «lutter contre des déconstructeurs de l'Histoire», selon le directeur adjoint, Tugdual Denis.

«Nous voulions mettre le doigt sur le fait que l'esclavage n'est pas imputable qu'aux seuls Européens, mais que les Africains et les Arabes ont, eux aussi, utilisé la traite. L'esclavage est donc aussi intracommunautaire», a expliqué M.Denis, interrogé par Le Point.

Or, la publication n’avait pas vocation «à démontrer une quelconque supériorité des Européens sur les Africains», s'est-il défendu.

Choix motivé

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Le choix du personnage a été dicté par le fait que Danièle Obono participe, selon la rédaction, à une «entreprise idéologique de falsification de l’Histoire».

Cela se traduit par les appels «en permanence» de l’élue aux Européens et notamment aux Français à «se repentir de tous leurs actes passés», a précisé le directeur adjoint avant de reconnaître «une violence symbolique» de placer une personnalité du monde contemporain dans une réalité hostile.

«Notre texte n’a rien de raciste», est-il souligné dans un communiqué, admettant que les images «d’autant plus quand elles sont isolées sur les réseaux sociaux, renforcent la cruauté inhérente» au sujet de l’esclavage.

Première réaction

Le communiqué a été publié de longues heures après que le magazine a rétorqué à la députée sur Twitter, lui reprochant sa réticence à lire et admettre la «terrible vérité» de son roman de fiction.

Face à l’indignation du chef de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, Valeurs actuelles l’a accusé d’«inventer du "nauséabond"» à cause d’une «mauvaise foi» ou bien d’une «manipulation».

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