La Turquie ne fera «aucune concession» pour défendre ses intérêts gaziers en Méditerranée orientale, a affirmé le 26 août Recep Tayyip Erdogan, appelant la Grèce à se garder de commettre toute «erreur» qui mènerait à sa «ruine».
«La Turquie prendra ce qui lui revient de droit en mer Noire, en mer Égée et en Méditerranée [...] Nous ne ferons absolument aucune concession sur ce qui nous appartient», a déclaré M. Erdogan lors d'un discours martial.
Paris avertit
La France a averti mercredi la Turquie que la Méditerranée orientale ne pouvait pas constituer «un terrain de jeu» pour des «ambitions» nationales, alors que les tensions continuent de croître entre Ankara et Athènes autour de la recherche d'hydrocarbures dans cette zone.
«Elle ne doit pas être un terrain de jeu des ambitions de certains; c'est un bien commun», a déclaré la ministre française des Armées Florence Parly dans un tweet, alors que Paris, Rome, Athènes et Nicosie vont conduire un exercice militaire conjoint de mercredi à vendredi dans ce secteur.
«Notre message est simple: priorité au dialogue, à la coopération et à la diplomatie pour que la Méditerranée orientale soit un espace de stabilité et de respect du droit international», a-t-elle ajouté.
Tensions en Méditerranée
La découverte ces dernières années d'importants gisements gaziers en Méditerranée orientale suscite de vives tensions entre Ankara et Athènes, qui se disputent certaines zones maritimes. Depuis le 10 août la Turquie a déployé son bâtiment sismique Oruç Reis accompagné de forces navales, provoquant l'ire de la Grèce qui a également déployé des bâtiments dans la région.
Sans la nommer, M.Erdogan s'en est aussi pris à la France, au moment où les relations entre Ankara et Paris sont tendues.
L’Hexagone avait annoncé début août dernière avoir déployé en Méditerranée orientale deux navires de guerre et deux avions en signe de soutien à Athènes, ce qui avait provoqué une certaine irritation du gouvernement allemand, bien que l'Élysée affirme qu’«il n'y a pas de contradiction sur le fond», rappelle l’AFP.
Pour Emmanuel Macron, qui affirme ne pas avoir «un rapport univoque avec la Turquie», «la France est une puissance méditerranéenne».