Dans le contexte du traitement de l’opposant russe Alexeï Navalny à Berlin, Sputnik a parlé avec un toxicologue de la société de toxicologie allemande (GT), qui a commenté sous le couvert de l’anonymat le possible empoissonnement du Russe évoqué par plusieurs médecins allemands.
Interrogé sur les propos de médecins allemands qui affirment avoir trouvé des traces d’une substance inhibitrice dans les analyses d’Alexeï Navalny, le spécialiste a précisé: «les inhibiteurs d'acétylcholinestérase sont des neurotoxines. Ils influencent la transmission des signaux nerveux, étouffent toujours la transmission d’influx nerveux».
«En général, ce sont des insecticides anciens qui ne sont plus utilisés aujourd'hui, c'est-à-dire des produits contre les insectes», a-t-il expliqué.
Par la suite, toxicologue a confirmé que ces substances peuvent être également utilisées pour la thérapie d'Alzheimer, tout en soulignant que «c'[était] rare».
«Tous les traitements appartiennent au groupe des parasympathomimétiques, et il existe un certain nombre de substances actives, les plus connues sont le Neostigmine metilsulfate et le rivastigmine, et elles sont utilisées à des fins différentes, dans tout ce qui affecte le système nerveux. C'est en cas de démence, mais aussi en cas de myasthénie, par exemple, et en tant qu'antidote classique pour l'empoisonnement au curare, mais c'est bien sûr un cas particulier.»
Interrogé sur la possibilité que l’opposant russe n’ait pas été empoisonné mais qu'il aurait pris un médicament, l’expert allemand a tenu à souligner que «s'il en avait pris, il avait dû y avoir un mauvais dosage».
«On peut la respirer, on peut l’avaler, elle peut même pénétrer par la peau», a expliqué le toxicologue à propos de comment la substance toxique avait pu pénétrer dans l’organisme.
Et s’il s’agissait d’une maladie?
Évoquant des pistes autres que l’empoisonnement, le toxicologue a indiqué qu’Alexeï Navalny aurait pu traiter une maladie avec une substance chimique dans un médicament qui par la suite aurait causé les dommages à sa santé.
«La myasthénie est possible, une maladie musculaire, mais ce n’est qu’une hypothèse bien sûr, il y a une multitude de maladies du système nerveux pour lesquelles cette substance peut être prescrite.»
Interrogé sur les moyens de déterminer quel était le poison, l’interlocuteur de Sputnik a indiqué que cela «dépend[ait] beaucoup de la substance, et après quatre jours, cela p[ouvait] être très difficile ou impossible» à détecter.