Des doses élevées de cocarboxylase, forme pharmacologique de la vitamine B1, peuvent avoir un effet positif sur les cellules cancéreuses du poumon sans porter atteinte aux cellules saines, indique une étude menée par des scientifiques russes de l’université d’État de Moscou.
Comme l’indique le communiqué publié sur le site de l’établissement, la cocarboxylase permet de diminuer de manière indirecte la concentration en glutathion, pseudo-tripeptide qui joue un rôle dans la protection des cellules cancéreuses, leur offrant une résistance aux molécules chimiothérapiques. Il a été prouvé qu’une forte concentration en glutathion dans les cellules cancéreuses du poumon est liée à la faible activité du complexe oxoglutarate déshydrogénase (OGDC) qui participe au cycle de Krebs, étape cruciale de la respiration cellulaire et point d’intersection de plusieurs voies métaboliques.
Résultats de l’expérience
Au cours de l'expérience menée in vitro sur des cellules cancéreuses du poumon d’un homme et des cellules saines du poumon d’un singe, les chercheurs ont démontré que la cocarboxylase peut activer l’OGDC, diminuer la concentration en glutathion et ainsi empêcher les cellules cancéreuses de se propager. Cet effet a été observé seulement dans le cas de cellules atteintes par la maladie et la cocarboxylase n’affecte pas le taux de l’OGDC dans les cellules saines.
Le faible taux d’OGDC dans les cellules malades s’explique selon les scientifiques par le fait que le cancer affecte le métabolisme normal de l'oxygène. Cette hypothèse a été confirmée par le fait que la cocarboxylase agit de la même façon que le cisplatine, l’un des traitements courants contre le cancer du poumon qui joue le rôle d’inducteur des espèces réactives de l'oxygène.
La cocarboxylase est déjà utilisée en médecine dans le cadre de la thérapie complexe de plusieurs maladies, dont le diabète, l’insuffisance rénale et hépatique ou encore l’arythmie cardiaque.