L’Union européenne n’entend pas de faire de la Biélorussie une deuxième Ukraine et la situation en Biélorussie ne ressemble pas à celle en Ukraine avant que le gouvernement de Viktor Ianoukovitch ne soit renversé en 2014, a déclaré le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, au quotidien espagnol El Pais.
«Le cas de la Biélorussie n'est pas comparable à celui de l'Ukraine. Il y avait un conflit entre la vocation européenne et celle de s'associer à la Russie, les manifestants portaient des drapeaux européens. Cela avait une dimension géopolitique. Les Biélorusses ne choisissent pas maintenant entre maman ou papa. Ils demandent simplement un régime de libertés et de droits civils. Il n'y a pas de drapeaux européens lors des manifestations. Et l’UE n'a pas non plus l'intention de faire de la Biélorussie une deuxième Ukraine», a indiqué M.Borrell.
Selon lui, l’Europe doit contribuer aux réformes politiques en Biélorussie tout en «évitant d’apparaître comme un facteur de dissension, comme cela pourrait être perçu du côté russe».
«Le problème d'aujourd'hui pour les Biélorusses n'est pas de choisir entre la Russie et l'Europe, mais d’obtenir la liberté et la démocratie qui sont des valeurs fondamentales de l'Union européenne et que nous allons donc soutenir», a estimé M.Borrell.
Moscou craint un scénario ukrainien pour la Biélorussie
Le Président français Emmanuel Macron a proposé le 20 août, lors d'une conférence de presse conjointe avec la chancelière Angela Merkel, une médiation européenne entre les différents acteurs de la crise en Biélorussie, en incluant la Russie avec laquelle les Européens dialoguent intensément.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé dimanche 23 août qu’en offrant leur médiation à la Biélorussie, les pays occidentaux cherchaient à tailler le pays à leur mesure.
Tensions en Biélorussie après la présidentielle
Des manifestations se déroulent en Biélorussie depuis la fin de la présidentielle le 9 août remportée par le Président sortant, Alexandre Loukachenko.
Les premiers jours, les forces de l’ordre ont utilisé des grenades assourdissantes, du gaz lacrymogène et des matraques pour disperser les manifestants. Selon le bilan officiel, plus de 6.700 personnes ont été interpellées dans cette première période. Il y a eu des centaines de blessés lors des émeutes -parmi lesquelles plus de 120 agents des forces de l'ordre- et trois manifestants sont décédés, d’après le ministère biélorusse de l'Intérieur.
Quelques jours plus tard, la police a cessé de disperser les manifestants et d’utiliser la force.