Mali: l’opposition célèbre en liesse le départ du Président - photos

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Manifestants à Bamako - Sputnik Afrique
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Vendredi 21 août, sur la place de l’indépendance de Bamako, la capitale malienne, ils étaient des milliers à se donner rendez-vous pour célébrer la démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, survenue le 18 août 2020, suite à un coup d’État militaire.

Lancé par la coalition de l’opposition Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), l’appel du «peuple» à manifester sa «victoire» après le départ d’IBK a rassemblé une foule immense au centre de Bamako et dans les rues environnantes.

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Avec des slogans comme «vive le Mali», «vive l’armée malienne», «mission accomplie» ou «l’éclairé Mahmoud Dicko [leader du mouvement, ndlr] remercie tous les militants du M5», les manifestants avec des chants de victoire ont paradé boulevard de l’Indépendance pour exprimer leur joie. Ils n’ont pas manqué de matérialiser leur soutien au Comité national pour le salut du peuple (CNSP), la junte militaire qui a renversé le 18 août le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta, en scandant des messages comme «le peuple malien soutient le CNSP» ou «vive le Mali, vive le CNSP» avec des «hourra» ou des vuvuzelas en fond sonore. C’est une foule surexcitée qui a écrit une nouvelle page de chapitre politique au Mali.

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Manifestants à Bamako
«Nous [les manifestants du M5-RFP, ndlr] sommes ici aujourd'hui pour fêter la victoire du peuple malien. Le 18 août 2020 est l'aboutissement d'une longue lutte du peuple parachevée par les forces de défense et de sécurité du Mali», a indiqué le porte-parole du M5-RFP, Choguel Maiga, dans son allocution avant d’ajouter que «le 18 août 2020, l'ex-Président a démissionné ouvrant la voie à une transition civile. Ce n’était pas un coup d'État», lâche-t-il acclamé par la foule.

Un appel du pied à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) si prompte à sanctionner les putschs qui surviennent dans les pays membres? Cette manifestation intervient alors que les chefs d’État de la CEDEAO, après une visioconférence le 20 août 2020, ont suspendu le Mali de tous les organes de décision de l’organisation, exigé «la libération immédiate du Président Boubacar Keïta et de tous les officiels arrêtés», demandé «le rétablissement immédiat du Président Ibrahim Boubacar Keïta en tant que Président de la République», décidé de «la fermeture de toutes les frontières et aériennes ainsi que de toutes les transactions financières et de tous les flux économiques et commerciaux entre les pays membres et le Mali» excepté pour les denrées de premières nécessités, les kits médicaux, les produits pétroliers et l’électricité. Ces mesures ne découragent pas la détermination du M5-RFP à se mobiliser pour le «changement».

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«Soyons déterminés. La première victoire est celle de la démission d'IBK. La deuxième sera celle de la conduite d'une bonne transition civile. Un nouveau Mali requiert un changement de comportement de nous les Maliens», a souligné, quant à lui, Oumar Sissoko président d’Espoir Mali Kura, un des mouvements composant le M5, en s’adressant à la foule.

«Je remercie nos enfants porteurs d'uniformes pour l'œuvre qu'ils ont eu à accomplir. Je leur demande aussi d'être dignes. Le peuple du Mali les observe, l'Afrique les observe. Qu'ils fassent tout pour tenir l'engagement qu'ils ont pris devant le peuple du Mali», a déclaré pour sa part l’imam Mahmoud Dicko, leader du M5-RFP, en s’adressant aux manifestants.

«Notre travail a consisté à parachever votre combat. Nous sommes là pour vous. Vive le Mali», abonde quant à lui le colonel major Ismaël Wagué, porte-parole du CNSP.

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Le blocus économique imposé par la CEDEAO «avec effet immédiat» est appelé à fragiliser le pays si le «retour à l’ordre constitutionnel» avec la mise sur pied d’une transition pour des élections prochaines n’est pas effectif. Côté diplomatique, l’ambiance semée par le coup d’État n’enchante pas la communauté internationale. En interne, les groupes armés sont préoccupés par l’avenir de l’accord de paix.

Élu en 2013 pour un mandat de cinq ans, puis réélu en 2018, le président Président Ibrahim Boubacar Keïta voit son mandat abrégé par un coup d’État militaire le 18 août 2020 à Bamako. Ce putsch intervient après trois mois de tensions sociales dans un contexte où les médiations de la CEDEAO n’ont pas abouti à un consensus entre les différentes parties.

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