À moins de deux semaines du parachèvement de la mesure du démantèlement tarifaire entre l’Algérie et l’Union européenne, prévue le 1er septembre, conformément aux clauses de l’accord de libre-échange signé entre les deux parties en 2017, le Président algérien «a demandé une évaluation express de l’accord d’association signé en avril 2002, en Espagne, entre les deux parties», a rapporté le quotidien francophone El Watan.
«Le démantèlement tarifaire [dans le cadre de l’accord d’association, ndlr] a fait perdre à l’Algérie 16 milliards de dollars», écrit le journal, soulignant que «15 ans après son entrée en vigueur en septembre 2005, l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne est de nouveau remis en question». La décision du chef de l’État intervient dans un contexte de crise économique et financière aggravée par l’impact de la pandémie de Covid-19.
Des accords fustigés par le patronat algérien
Plus en détails, M.Nasri a expliqué que «ce qui est catastrophique pour l’économie nationale», c’est le fait que contre les 283 milliards de dollars que représente le volume total des importations algériennes des 28 pays de l’Union européenne (entre 2005 et 2017, dans le cadre de l’accord d’association), l’Algérie n’a exporté que 12 milliards de dollars de dérivés du pétrole, soit 4,2%.
À ce fort déséquilibre s’ajoute le fait que dans «les accords d’association avec l’UE qui comprennent 110 clauses», l’UE «n’a respecté que le volet commercial, tandis que la partie relative à la coopération et au transfert de la technologie et à la circulation des personnes, a été négligée», s’est offusqué Ali Bey Nasri.
L’Afrique, une issue stratégique pour l’économie algérienne?
Lors du sommet de l’Union africaine (UA) dimanche 9 février à Addis-Abeba, en Éthiopie, le Président algérien a annoncé sa décision de créer une Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (ALDEC) à vocation africaine.
Après son lancement en 2020, la Zone de libre-échange continentale africaine engendrera un marché interafricain d’une valeur «de 3.000 milliards de dollars», selon les estimations officielles.