Les Président et Premier ministre maliens ont été arrêtés ce mardi 18 août par des soldats se révoltant, a déclaré à l’AFP l'un des chefs de la mutinerie ayant requis l'anonymat.
«Nous pouvons vous dire que le Président et le Premier ministre sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui», a-t-il déclaré cité par l’agence.
Selon une autre source militaire dans le camp des mutins citée par le média, le Président Keïta et son Premier ministre sont dans un blindé en route pour Kati, le camp militaire de la banlieue de Bamako.
Plus tard, une source officielle a confirmé que le Président et le Premier ministre du pays étaient aux mains de «soldats révoltés».
Suite à l’apparition de ces informations, une source militaire a confirmé à Sputnik que les deux dirigeants du Mali avaient été arrêtés par des partisans de la mutinerie qui se déroule ce mardi dans le pays.
Moscou au courant suit la situation
L’adjoint au ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a commenté pour sa part à Sputnik que Moscou avait reçu des informations sur l’arrestation des Président et Premier ministre maliens et suivait la situation.
«Les observateurs qualifient ce qui s’y passe, comme, disons, une mutinerie militaire», a-t-il souligné.
Et d’ajouter que selon l’ambassade russe dans le pays, les rebelles ont occupé le palais présidentiel où des échanges de tirs ont eu lieu.
«Selon certaines données, le Président et le chef du gouvernement ont été arrêtés. Ils ont été emmenés dans des casernes et placés sous surveillance».
«Pour le moment, il n’est pas clair si [les rebelles, ndlr] ont des revendications politiques. Mais est attendue d’ici deux heures une déclaration officielle [...] des militaires», a expliqué le diplomate russe.
Macron s’entretient avec des Présidents africains
Avant que les dirigeants du Mali ne soient arrêtés, Emmanuel Macron s'était entretenu de cette crise avec le Président Ibrahim Boubacar Keïta, indique l’AFP.
De plus, le Président français avait eu des conversations téléphoniques avec ses homologues nigérien Mahamadou Issoufou et ivoirien Alassane Ouattara.
L'Élysée a indiqué que le Président français avait condamné la mutinerie au Mali et exprimé son plein soutien aux efforts de médiation de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui inclut le Mali.
L’Union africaine réagit
Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a condamné «énergiquement» l'arrestation mardi du Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, par des militaires se révoltant.
Le porte-parole du M5-RFP s'exprime
Le porte-parole du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), Nouhoum Togo, a affirmé cité par Reuters que la détention du Président n’était «pas un coup d’État militaire mais une insurrection populaire».
L’UE prend la parole
À son tour, l'Union européenne condamne la «tentative de coup d'État» en cours au Mali.
«L'Union européenne condamne la tentative de coup d'État en cours au Mali et rejette tout changement anti-constitutionnel. Ceci ne peut en aucun cas être une réponse à la profonde crise socio-politique qui frappe le Mali depuis plusieurs mois», a affirmé Josep Borrell, dans un communiqué publié par ses services.
Les médias publics n'émettent plus
L’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) n’émettait plus mardi après que des soldats ont arrêté le Président et le Premier ministre du pays, a affirmé un journaliste de l'ORTM.
Une réunion du Conseil de sécurité convoquée
Suite à la mutinerie qui a lieu au Mali, l’Organisation des Nations unies convoque une réunion d'urgence ce mercredi 19 août du Conseil de sécurité.
La réunion se tiendra à huis clos dans l'après-midi à la demande de la France et du Niger, qui préside actuellement la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Pour sa part, le secrétaire général de l'Onu appelle à la «libération immédiate et sans conditions» du Président.
«Le secrétaire général condamne fermement ces actions et appelle au rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel et de l'État de droit au Mali», a déclaré son porte-parole dans un communiqué.