Le gendarme qui avait tué un chauffeur de poids lourd ayant refusé d'obtempérer près de Montauban a été remis en liberté dimanche 9 août après la reconstitution du déroulement des faits, rapporte La Dépêche.
«La reconstitution s’est terminée en début d’après-midi et a permis une remise en situation», explique au quotidien le procureur de Montauban Laurent Czernik.
Ainsi, les enquêteurs ont auditionné un conducteur de SUV qui avait failli être renversé par ce camion ayant emprunté en sens interdit une route de Grisolles vendredi en début d'après-midi.
«Nous avons pu constater que le poids lourd avait été mis en joue par quatre gendarmes sur un rond-point et qu’il s’était volontairement déporté vers deux d’entre eux. Nous attendons désormais les résultats de l’autopsie qui a lieu ce lundi 10 août et les résultats des études balistiques».
Les enquêteurs de la section de recherches de Toulouse étaient également sur les lieux de la reconstitution.
«Le gendarme a décidé de faire feu à quatre reprises»
Le routier n'avait plus de point sur son permis de conduire mais le solde nul ne lui avait pas encore été notifié. Il avait en outre été contrôlé positif à la cocaïne. Quand les gendarmes lui ont confisqué son permis, il a «commencé à s'agacer» et a regagné sa cabine pour «profiter de la climatisation» avant de s’enfuir.
Un véhicule de la gendarmerie l'a finalement dépassé sur une rocade et lui a barré la route mais le routier l'a «percuté et traîné sur plusieurs dizaines de mètres».
Finalement, un gendarme dans un autre véhicule s'est alors arrêté sur le bas-côté, et «voyant la scène il a décidé de faire feu à quatre reprises» pour stopper le semi-remorque qui s'avançait vers lui. Une balle de 9 mm a touché l’homme qui a succombé à ses blessures malgré les tentatives des autres militaires pour le maintenir en vie.
Le gendarme en garde à vue
L’auteur des tirs est un adjudant de 36 ans qui «a été placé en garde à vue pour qu'il puisse être entendu, avec un avocat», vendredi en fin d'après-midi. Cependant, sa garde à vue a été prolongée en raison de «vérifications et d'auditions».