Les polypores comme le chaga, qui pousse sur les bouleaux, pourraient aider à combattre le cancer chez l’Homme en neutralisant la croissance des cellules cancéreuses, a annoncé l’université fédérale de l’Oural, basée à Ekaterinbourg, qui se réfère à une étude des processus biologiques en cours dans ces champignons parasites.
«Le chaga et d'autres champignons pareils ont des propriétés antioxydantes, ils ont un effet stimulant ou inhibiteur sur divers processus dans les cellules […]. Les extraits de ces champignons ne sont pas toxiques pour les cellules humaines normales, alors que certains échantillons ont supprimé la croissance des cellules cancéreuses in vitro», a indiqué le service de presse de l'université fédérale de l'Oural.
Les chercheurs de Ekaterinbourg ont collaboré avec leurs collègues du laboratoire du professeur Chao-Mei Ma de l’université de Mongolie-Intérieure, en Chine, qui se spécialise dans la recherche des biomolécules actives dans les matières premières de la médecine chinoise traditionnelle. Ils ont étudié plus d’une dizaine d’espèces de ces champignons médicinaux qui poussent dans l’Oural et les ont comparées avec le Ganoderma Lucidum, aussi nommé Reishi (au Japon) ou Ling Zhi (en Chine), un champignon apprécié par la médecine chinoise traditionnelle pour ses propriétés anticancéreuses.
Le chaga, à la limite entre le monde végétal et animal
Ils ont établi que les espèces étudiées synthétisaient à la fois des composés chimiques végétaux et animaux. Les polypores contiennent en outre des acides aminés, des phénols et des flavonoïdes.
«D’aucuns estiment que les méthodes de médecine traditionnelle sont moins efficaces que les médicaments, mais ce n'est pas tout à fait vrai. Les plantes et les champignons possèdent un métabolisme secondaire très varié. De nombreuses molécules de leurs cellules sont presque impossibles à synthétiser même en laboratoire en raison de leur architecture complexe, sans parler de leur production industrielle», a déclaré le professeur associé Alexandre Ermochine.
Le chaga sert déjà de base pour plusieurs préparations utilisées comme un complément de la thérapie anticancéreuse ou comme un moyen de prévention du cancer. À présent, les scientifiques espèrent qu'il sera possible d'identifier une molécule ou un groupe de molécules prometteuses qui pourront combattre le cancer.
Les polypores comme le chaga sont en outre connus depuis longtemps comme un remède contre les maladies cardiovasculaires, les tumeurs et le diabète, rappelle l’université.