Depuis le début de l’épidémie, fin 2019, de nombreux laboratoires et chercheurs à travers le monde se livrent à une course contre la montre pour développer un vaccin ou un traitement sûr et efficace contre le Sars-CoV-2, virus responsable de la maladie Covid-19. C’est une urgence mondiale, car le nouveau coronavirus continue de tuer en masse. Fin juillet 2020, ce mystérieux virus a déjà emporté plus de 670.000 vies dans le monde.
Les trois chercheurs, le Dr Youness Kadil, le Pr Houda Filali et le Dr Mohammed Mouhcine viennent de publier les résultats préliminaires de deux découvertes qu’ils disent inédites. Ils assurent avoir fait une identification primaire d’un vaccin potentiel contre le Covid-19. Ils affirment aussi avoir démontré l’effet inhibiteur de la thymoquinone, un principe actif extrait de la nigelle, sur la réplication du virus. L’équipe du laboratoire de pharmacologie et de toxicologie cliniques s’y intéresse depuis plus d’un an:
«Plusieurs études scientifiques démontrent l’efficacité de cette molécule sur certaines pathologies virales comme l’hépatite C et la grippe aviaire […] Bien avant l’apparition du virus, notre équipe travaillait déjà sur les effets antiviraux de cette molécule. Lorsque le nouveau coronavirus est apparu, nous avons mis en place un plan de recherche spécial anti-Covid-19», expliquent les trois chercheurs marocains dans une déclaration écrite qu’ils ont cosignée et adressée à Sputnik.
Les premières découvertes des trois chercheurs ont été publiées par l’éditeur spécialisé Bentham Science. Ce n’est pas par hasard que cette équipe de recherche s’est penchée sur les vertus de la nigelle. De son nom scientifique «Nigella Sativa», elle est surnommée «graine miracle» dans plusieurs pays à travers le monde.
Également connue sous le nom de cumin noir, de nombreux bienfaits sur la santé lui sont attribués, étant depuis longtemps utilisée comme remède traditionnel. On en aurait même trouvé des traces dans la tombe du pharaon Toutankhamon. Naturellement, nos trois chercheurs ont passé au crible de la science moderne les vertus traditionnelles de cette plante.
«Nous avons réalisé une identification primaire, via des ARN interférents (acide ribonucléique simple), de séquences inhibitrices de la réplication virale pour un vaccin potentiel contre le Sars-CoV-2. Nous avons aussi démontré, in silico, c’est-à-dire par modélisation moléculaire, l’effet inhibiteur de la thymoquinone, qui est un principe actif extrait de la nigelle, sur la protéase, l’enzyme indispensable à la réplication du Sars-CoV-2», ont développé les scientifiques marocains dans leur déclaration à Sputnik.
Les chercheurs du LPTC insistent sur le fait qu’il s’agit bien de résultats préliminaires et non encore de conclusions de leurs recherches. La prochaine étape serait une évaluation du potentiel inhibiteur sur des lignées cellulaires infectées pour le traitement à la thymoquinone.
Une efficacité à prouver
Pour le vaccin, la prochaine phase serait le criblage et la présélection pour identifier la molécule qui pourrait faire éventuellement donner le vaccin salvateur.
Le Président malgache avait même obtenu de la part du directeur général de l’OMS que des essais scientifiques soient supervisés par des experts de cette organisation. Il était aussi question de recherches d’une solution injectable toujours à base d’Artemisia. Mais aucune suite officielle n’est encore donnée aux promesses du Dr Tedros et l’efficacité du CVO n’est pas encore prouvée ni approuvée à l’international. Les chercheurs marocains feront-ils mieux que leurs homologues malgaches? L’avenir le dira.
En attendant, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé marocain, 1.046 nouvelles contaminations ont été recensées au Maroc, jeudi 30 juillet. Un record absolu dans le pays depuis le début de la crise sanitaire à la mi-mars. Le royaume totalise désormais 23.259 cas positifs, 346 décès et 17.311 guérisons.