Jeudi 30 juillet, une séance plénière est prévue à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) tunisienne. Elle est consacrée au vote de la motion de retrait de confiance au Président de l’ARP, Rached Ghannouchi. Dans ce contexte, mardi 28 juillet, Noureddine Al-Bhiri, responsable au parti islamiste d’Ennahdha dont est issu M.Ghannouchi, a créé une vive polémique dans le pays. Il affirme que des fonds émiratis ont été distribués aux députés pour retirer la confiance au Président de l’ARP.
Ainsi, dans une déclaration sur Jawhara FM, le député du parti Tahia Tounès (Vive la Tunisie) Walid Jalled a appelé la justice à ouvrir une enquête au sujet de ces déclarations, soulignant qu’elles rentrent dans le cadre d’une tentative d’influencer le vote des élus.
«J’appelle le parquet à agir et à enquêter sur les déclarations de Noureddine Al-Bhiri, un des dirigeant du mouvement Ennahdha, dans lesquelles il a indiqué que des fonds émiratis étaient distribués aux députés pour retirer la confiance au président du Parlement Rached Ghannouchi», demande le député. Il ponctue que «ces déclarations sont dangereuses et que le parquet devrait ouvrir une enquête sur le champ».
Tentative d’influencer le vote
À ce propos, il a fait savoir que «Rached Ghannouchi avait rencontré hier un certain nombre de députés dans son bureau, y compris un député de la région de Sousse, et leur avait demandé de ne pas voter en faveur de la motion de retrait de confiance».
Par ailleurs, il a annoncé que «plus de 109 députés [le nombre nécessaire pour faire passer la motion, ndlr] voteraient en faveur du retrait de la confiance du président du Parlement». Selon lui, «la situation n’est plus tolérable à cause de l’incapacité de Rached Ghannouchi à diriger l’Assemblée».
Les accusations de M.Al-Bhiri
La motion visant à destituer le président de l’ARP intervient dans le contexte de la nomination d’un nouveau chef du gouvernement, Hicham Mechichi, par le Président Kaïs Saied, en remplacement d’Elyes Fakhfakh.
Le plan a pour objectif de créer «un vide au Parlement en destituant le président et en perturbant le processus de formation du prochain gouvernement poussant le pays vers le vide politique», expose-t-il.
Mais Noureddine Al-Bhiri a été désavoué par un député issu de son propre parti. En effet, en réponse à ses déclarations, le député d’Ennahdha Samir Dilou affirme qu’il n’a aucune information sur cette affaire. «Quiconque accuse une partie ou un pays doit avoir des arguments et des preuves», a-t-il conclu, rapporte Webdo.tn.