Plus d’un mois après avoir révélé des «pressions» de la part du parquet général dans l’affaire Fillon lorsqu’elle était à la tête du Parquet national financier (PNF), Éliane Houlette contredit la version de Catherine Champrenault, procureure générale de Paris, qui a réfuté toute influence sur le PNF, relate Valeurs Actuelles se référant aux révélations du Canard enchaîné.
Catherine Champrenault affirme n’avoir réclamé que «quatre remontées d’informations» avant d’attirer l’attention sur «beaucoup plus de remontées spontanées du PNF que de demandes du parquet général».
Néanmoins, lors d’une audition par le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), Éliane Houlette évoque pas moins de «17 rapports par message électronique et synthèses d’audition, à la demande expresse du parquet général».
«À ces échanges par messagerie électronique s’ajoutaient des demandes orales et les réunions hebdomadaires avec la procureure générale», ajoute-t-elle.
«La déstabilisation d’une institution républicaine»
Selon l’hebdomadaire, le Parquet national financier a mené des investigations secrètes et étudié des factures téléphoniques de cabinets d’avocats dans l'entourage de Nicolas Sarkozy pour tenter d'identifier une éventuelle «taupe» en 2014 dans l'affaire dite des «écoutes».
«Dans un climat de dénigrement et de violences verbales proférées à l’encontre du PNF, je n’entends nullement participer à une inspection susceptible d’aboutir à la déstabilisation d’une institution républicaine qui a totalement rempli la mission confiée par le législateur», prévient-t-elle.