La procureure générale de Paris a assuré ce 2 juillet n'avoir reçu «aucune instruction du pouvoir exécutif» pour influer sur l'affaire Fillon, après des propos de l'ex-cheffe du parquet national financier Eliane Houlette qui ont suscité des accusations d'«instrumentalisation» de la justice.
«Je n'ai reçu dans l'affaire Fillon comme dans tous les autres dossiers relevant de mon contrôle hiérarchique aucune instruction de la Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG), aucune instruction du pouvoir exécutif et (...) je n'ai jamais relayé une demande du garde des Sceaux ou du pouvoir exécutif pour influer sur une procédure», a déclaré Catherine Champrenault devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'indépendance de la justice.
Jugement rendu
Auparavant, l’ancien Premier ministre été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Paris, le 29 juin, de détournement de fonds publics dans l'affaire des emplois fictifs, son épouse Pénélope a été également jugée pour complicité et recel de détournement de fonds publics.
François Fillon a été condamné à cinq ans de prison dont trois avec sursis et à une amende de 375.000 euros. Il ne pourra pas être éligible pendant 10 ans. Son épouse Pénélope a écopé d’une peine de trois ans de prison avec sursis et d’une amende de 375.000 euros.
Pas de pression du pouvoir exécutif
Manuel Valls a quant à lui nié l’implication de François Hollande dans l’affaire Fillon. Cette annonce est survenue en réaction à la déclaration faite par l’ex-procureure financière Éliane Houlette pendant la commission d'enquête parlementaire sur l'indépendance de la justice tenue le 10 juin. Elle a dénoncé le «contrôle très étroit» qu’aurait exercé le parquet général lors des investigations, ressenti «comme une énorme pression».
Cependant, elle a souligné que M.Fillon «n'avait pas été mis en examen à la demande ou sous la pression du pouvoir exécutif».