Paris n'empêche pas le groupe chinois Huawei d'investir pour développer son réseau mobile de cinquième génération, a déclaré le 21 juillet à l’antenne de France Info le ministre de l'Économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire.
«Nous n'interdisons pas à Huawei d'investir sur la 5G. Il n'y a pas en France de discrimination à l'encontre de quelque opérateur que ce soit. D'ailleurs Huawei a aujourd'hui quasiment 30% du marché de la 4G», a précisé le ministre.
5G : Il n'y aura "pas d'interdiction globale de Huawei en France", indique Bruno Le Maire, ministre de l'Economie pic.twitter.com/4N8k3kpLS1
— franceinfo (@franceinfo) July 21, 2020
Intérêts «stratégiques» et «de sécurité nationale»
Pour autant, la France veillera à protéger ses intérêts «stratégiques» et «de sécurité nationale», a-t-il tenu à souligner. «Nous protégeons les sites qui sont sensibles».
Il n’y a «pas d'interdiction globale de Huawei en France, mais la défense de nos intérêts de sécurité nationale», a résumé M.Le Maire.
Campagne mondiale pour évincer Huawei du marché 5G
Ayant interdit l'usage de produits Huawei aux sociétés américaines, l'administration Trump a également lancé une campagne mondiale pour l’évincer du marché de la 5G. Washington a appelé plusieurs pays, notamment européens, à ne pas utiliser les infrastructures Huawei pour le déploiement du nouveau réseau. Il a également décidé de limiter la capacité de fabrication de puces du géant chinois.
Les équipements de Huawei seront exclus du Royaume-Uni
Le 14 juillet, le gouvernement britannique a annoncé que les équipements de Huawei seront exclus de son réseau 5G d’ici 2027, s’attirant la colère de la Chine.
En France, le directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) a annoncé le 6 juillet dans un entretien accordé aux Échos qu'il n'y aurait pas de bannissement total de Huawei dans le déploiement de la 5G, tout en invitant les opérateurs qui ne font pas appel au géant chinois à poursuivre dans cette voie.
L'UE n'a pas jusqu'à présent demandé l'interdiction de Huawei, mais a élaboré une «boîte à outils» avec les conditions de sécurité pour le déploiement de la 5G dans les États membres, notamment en ce qui concerne les fournisseurs considérés comme à haut risque.