Organisation humanitaire très active lors du conflit syrien, les Casques blancs étaient financés par une fondation coupable de fraudes financières, rapporte le média néerlandais de Volkskrant.
Le journal a en effet eu accès à la lettre de James Le Mesurier, cofondateur des Casques Blancs et directeur de l’ONG Mayday Rescue, dans laquelle il confesse des malversations financières.
Elle a été adressée aux pays donateurs, dont les Pays-Bas, trois jours avant le décès de James Le Mesurier, le 11 novembre 2019. Le britannique a été retrouvé mort en bas de son immeuble à Istanbul. Les autorités turques ont conclu à un suicide.
Détournement de fonds et enquête secrète
Les problèmes de la fondation ont été révélés en novembre 2019, après qu'un comptable néerlandais s’est rendu au bureau de Mayday Rescue à Istanbul.
Il y a découvert de faux reçus justifiant la disparition de 50.000 dollars (plus de 43.000 euros). M. Le Mesurier lui a alors avoué s’être payé avec l'argent destiné aux Casques blancs.
Après la mort du directeur de Mayday Rescue, plusieurs pays donateurs, dont les Pays-Bas, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont commandité une enquête sur les livres de compte de l’ONG. Les gouvernements concernés souhaitaient garder le secret sur ces investigations, affirme auprès de Volkskrant Cor Vrieswijk, nouvel administrateur de Mayday.
Aucune preuve de détournement de fonds n’a finalement était trouvée, les enquêteurs concluant à un «malentendu».
Fin des soutiens
D’autres incohérences pointées par le cabinet comptable SMK ont par la suite fait planer le doute sur le caractère non lucratif de la fondation Mayday Rescue. Des succursales commerciales ont notamment été découvertes en Turquie et à Dubaï.
Suite à ces révélations, les soutiens à l’ONG se sont taris. L’Allemagne réclame aujourd’hui 50.000 euros à Mayday Rescue, tandis que les Pays-Bas ont renoncé à verser une subvention de 57.000 euros. Selon Cor Vrieswijk, la fondation disparaîtra d’ici quelque mois, rapporte de Volkskrant.
Le ministère russe des Affaires étrangères avait déjà mise en garde contre les activités des Casques blancs, dénonçant notamment des campagnes de désinformation pour discréditer les autorités syriennes et russes au cours d’un conflit.