Moscou a préparé un nouveau projet de résolution sur la prolongation du fonctionnement d'un point de passage à la frontière turco-syrienne pour livrer de l’aide humanitaire en Syrie, indique ce vendredi 10 juillet sur son compte Twitter Dmitry Polyanskiy, ambassadeur russe adjoint auprès de l'Onu.
Selon lui, ce passage frontalier représente plus de 85% du volume total des opérations humanitaires.
1/7 We have put in blue a draft Security Council resolution which will allow cross-border humanitarian deliveries to #Idlib in #Syria through crossing point Bab-el-Hawa for one year. This border-crossing accounts for more than 85% of total volume of operations.
— Dmitry Polyanskiy (@Dpol_un) July 9, 2020
D’après le diplomate, le reste des opérations humanitaires peut être redirigé via ce point de passage compte tenu des changements «sur le terrain», la zone de désescalade ayant diminué de 30%.
«Nous rejetons les allégations de certains de nos collègues du Conseil de sécurité de l'Onu accusant la Russie d'avoir privé des millions de personnes du nord-ouest de la Syrie de l’'aide humanitaire de l'Onu. Si notre projet de résolution est adopté, les flux d'aide ne s'arrêteront pas».
3/7 We reject the accusations by some our colleagues in the UN Security Council blaming Russia for depriving millions of people in the north-west of Syria from the UN humanitarian assistance. If our draft resolution is adopted the flows of aid will not stop.
— Dmitry Polyanskiy (@Dpol_un) July 9, 2020
Il a appelé à soutenir ce projet. «S'ils bloquent notre proposition de compromis, ils seront responsables des conséquences», a conclu Dmitry Polyanskiy.
Des divergences sur les points de passage
La Russie et la Chine ont opposé le 7 juillet leur veto à un projet de résolution censé prolonger le fonctionnement des deux points de passage d’un an, car, selon Vassili Nebenzia, représentant permanent de la Russie à l’Onu, seul 14% du volume total de l’aide humanitaire est livré à Idlib par Bab al-Salam.
Proposition de Moscou
Moscou a proposé de ne garder que Bab-al-Hawa pour une durée de six mois. Ce texte prévoyait ainsi de réduire l’aide en provenance de l’étranger sur fond de la restauration progressive du contrôle du pays par l’armée syrienne.
Cependant le Conseil de sécurité de l’Onu n’a pas adopté cette résolution. Quatre pays se sont prononcés en sa faveur, sept l’ont rejetée et quatre se sont abstenus, a annoncé le 8 juillet le président du Conseil de sécurité, l’ambassadeur allemand Christoph Heusgen. Afin de l’adopter il fallait obtenir neuf voix sur 15 et ne se voir opposer aucun veto d’un membre permanent.