«Il est russe. Il restera en prison»: Où en est la procédure des Russes arrêtés à Marseille durant l’Euro 2016?

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En décembre, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône tranchera l’affaire de deux Russes accusés de l’agression d’un supporter anglais à Marseille. Dans une émission russe récemment diffusée et dédiée à leur sort, on assure que lors d’une séance, la phrase «Il est russe. Il restera en prison» a été prononcée de façon informelle.

Interpellés en février 2018 à Munich en vertu d’un mandat d'arrêt international émis par la France, deux supporters russes, Pavel Kossov et Mikhaïl Ivkine, restent incarcérés dans l’Hexagone. Ils sont accusés d'avoir violemment agressé l’Anglais Andrew Brache en marge d’un match de l'Euro 2016 disputé à Marseille. En outre, on impute à Kossov une tentative de meurtre. S’exprimant en mars dernier sur l’affaire, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, avait appelé le parquet tricolore à ne pas laisser traîner l’enquête.

Le 15 avril, l’instruction était close et renvoyée aux assises où ils seront jugés pour «violences en réunion et avec arme suivies d’une infirmité permanente». Ils encourent 15 ans de réclusion criminelle. En juin, la défense a fait savoir à Sputnik que les auditions avaient été fixées à décembre 2020.

«Que voulez-vous? Il est russe»

Le 15 juillet, l’émission V Dvije, sur la chaîne du média en ligne russe Sport24, a été consacrée à l’affaire de ces deux Moscovites. Donnant la parole aux avocats russes et français des supporters, elle présente un récapitulatif de l’affaire.

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Est mentionnée la demande adressée au procureur en vue de changer la mesure de coercition à l’encontre d’Ivkine. Le présentateur explique que, grâce à un travail conjoint mené par des députés, le ministère russe des Affaires étrangères et le consulat de Russie à Marseille ont réussi à s’adresser au procureur de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence pour demander que le prévenu soit assigné à résidence. Or, la requête a été rejetée.

L’animateur télé précise que, de manière informelle, l’une des personnes présentes à l’audience a prononcé la phrase : «Que voulez-vous? Il est russe. Il restera en prison».

Un appel déposé

«Nous avons fourni un logement nécessaire où Mikhaïl pouvait rester 24h/24. Ce logement aurait pu être équipé de caméras de surveillance et il est situé dans la zone où les services de contrôle des prisonniers pouvaient avoir un accès constant à Mikhaïl. Qui plus est, nous avons fourni une déclaration de l'employeur français selon laquelle si Mikhaïl était transféré en résidence surveillée, il l’embaucherait», explique au micro de l’émission l’avocat Piotr Kourchine.

Or, explique-t-il, le juge a conclu qu’«il n'y a[vait] pas suffisamment de garanties».

«Je trouve que cela peut être dû au fait que nous n'avons pas fourni au tribunal de garanties supplémentaires sous forme de caution pour Mikhaïl. Nous avons interjeté appel, qui devrait être examiné dans un proche avenir», poursuit-il.

Pour l’avocat Julien Pinelli, cité dans l’émission, la justice considère qu’il existe un risque qu’Ivkine tente de s’évader.

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