La mort des touristes au col Dyatlov, dans l’Oural du Nord, en 1959 a été provoquée par une avalanche, les jeunes n'ayant pas pu retrouver leur tente après l'avoir quittée, annonce ce samedi 11 juillet Andreï Kouriakov, chef adjoint du département du Parquet général russe pour la région fédérale de l’Oural.
«Le groupe s’est éloigné [de la tente, ndlr] à une distance de 50 mètres. Ils sont allés sur une crête de pierre, zone d’arrêt naturel de l'avalanche. Ils ont tout fait correctement […]. Mais il y a une deuxième raison pour laquelle le groupe a été condamné. Quand ils se sont retournés, ils n’ont pas vu la tente. La visibilité était de 16 mètres», détaille M.Kouriakov.
Selon lui, les procureurs ont mené une expérience dont les résultats ont confirmé qu’il était impossible de retrouver la tente en raison de la neige et de la mauvaise visibilité, même si les randonneurs savaient dans quelle direction il fallait avancer.
Morts d’hypothermie
La tente perdue de vue, les touristes sont descendus plus loin et ont allumé un feu. Ils ont ensuite essayé de rebrousser chemin pour retrouver la tente, mais ils sont morts de froid parce qu’il faisait moins 40-45 degrés, selon M.Kouriakov.
«C’était une lutte héroïque. Il n’y a pas eu de panique. Cependant ils n’avaient aucune chance de se sauver», ajoute-t-il.
«C’est la fin formelle. La question est close», conclut M.Kouriakov.
Affaire du col Dyatlov
L'affaire du col Dyatlov s'est soldée par la mort mystérieuse de neuf skieurs-randonneurs dirigés par Igor Dyatlov dans le nord de l'Oural dans la nuit du 1er au 2 février 1959. Les corps retrouvés ne présentaient aucun signe de lutte. Néanmoins, deux des victimes avaient le crâne fracturé, deux côtes cassées, et l'une d'elles n'avait plus de langue.
L'absence de témoins a donné naissance à de nombreuses spéculations. À défaut de pouvoir éclaircir le mystère, l'enquête menée par les autorités soviétiques s'est contentée de conclure qu'une «force irrésistible inconnue» avait causé la mort des randonneurs.
Neuf groupes d’hypothèses étaient à l’étude
Le Parquet général avait décidé de relancer l’enquête en février 2019 à la demande des proches des victimes et compte tenu du retentissement de cette affaire. Les enquêteurs ont dû étudier 75 explications possibles des événements de 1959 qui avaient été réunies en neuf groupes d’hypothèses.
Parmi les hypothèses étudiées figuraient notamment des suppositions sur un ouragan qui a déchiré la tente, un éventuel séisme dans l’Oural du Nord, des essais de missiles, une avalanche, la présence d’objets volants inconnus (boules lumineuses) et même une explosion nucléaire.
Selon M.Kouriakov, les enquêteurs ont mené des expériences avec la participation de nombreux experts et représentants du ministère des Situations d’urgence, avant de rejeter toutes les hypothèses sauf celle de l’avalanche.