À l’issue de sa réunion tenue lundi 6 juillet à Rabat, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) a fait état d’une situation économique difficile au Maroc en 2020, à cause de l’impact de l’épidémie du Covid-19, indique un communiqué de Bank Al-Maghrib (la banque centrale marocaine), publié sur son site officiel. En effet, le CCSRS a fait savoir que la croissance devrait chuter de plus de 5% et que le déficit de la balance des paiements extérieurs devrait dépasser les 10%. Les réserves de change baisseraient également, alors que la dette du Trésor public pourrait augmenter à plus de 75% du PIB, ajoute la note. Le déficit budgétaire dépasserait, quant à lui, les 7% du PIB, selon l’institution
Au niveau national
Le communiqué de Bank Al-Maghrib indique que la croissance de l’économie marocaine «devrait se contracter de 5,2% dans le cadre d’un scénario de reprise en "V"». Cette situation a été engendrée par les effets simultanés de la sécheresse et de l’arrêt total ou partiel de l’activité dans plusieurs secteurs à cause du Covid-19.
En effet, le communiqué explique que «le déficit du compte courant [extérieur, ndlr] devrait se creuser fortement en 2020 à 10,3% du PIB avant de s’améliorer partiellement en 2021 à 5,8% grâce notamment à la mobilisation des financements extérieurs et la reprise rapide prévue en 2021».
Pour ce qui est des finances publiques, le déficit budgétaire «devrait se creuser à 7,6% en 2020 avant de s’atténuer à 5% en 2021», souligne la note, ajoutant que ceci va «se traduire par une augmentation de la dette du Trésor qui devrait atteindre 75,3% du PIB puis 75,4% en 2020 et 2021 respectivement».
Concernant les entreprises
Les prêts bancaires en faveur des entreprises productives ont augmenté de 10% fin avril 2020, après une hausse de 5,4% en 2019, affirme la note de Bank Al-Maghrib qui précise que «le taux de défaut des sociétés s’est maintenu autour de 10%, niveau déjà élevé et qui pourrait s’aggraver en raison de la montée des risques liés à la pandémie».
La semaine dernière, le site d’information Le 360 avait rapporté, citant des sources proches du dossier, que le secteur du tourisme risquait de licencier 550.000 salariés si le gouvernement n’injectait pas une aide de 1,1 milliard d’euros en faveur de 4.000 hôteliers.