Depuis le meurtre de l’Afro-Américain George Floyd fin mai, le mouvement antiraciste qui soulève le pays a entrepris la démolition des monuments à la gloire de personnalités responsables de l’esclavage, de génocides ou encore de guerres à travers le pays. À Baltimore, dans l’État du Maryland, la dernière statue détruite est celle de Christophe Colomb, tenu responsable du massacre des Amérindiens.
Protesters just took down the Christopher Columbus statue in Baltimore’s Little Italy. pic.twitter.com/ViPk5eKOtz
— Louis Krauss (@louiskraussnews) July 5, 2020
«Après son renversement, la statue s'est brisée en plusieurs morceaux, qui ont ensuite été traînés sur la place et jetés dans le port intérieur», a raconté à CNN Louis Krauss, témoin de l’événement et auteur de la vidéo. Samedi 4 juillet, jour de l’Indépendance américaine, au moins 300 personnes s’étaient rassemblées dans le quartier de Little Italy, où la statue avait été installée il y a plus de 30 ans.
D’après le Baltimore Sun, les forces de l’ordre se sont tenues à l’écart des manifestants, même lorsque ceux-ci ont détruit la statue. Lester Davis, porte-parole du maire démocrate de la ville, n’a pas confirmé si les policiers avaient reçu l’ordre d’autoriser sa démolition. Il a toutefois fait savoir que la protection des monuments n’était clairement pas la priorité des services de police, mais plutôt les homicides et autres crimes violents.
Le président du conseiller municipal de Baltimore, Brandon Scott, a rappelé qu’il avait lui-même réclamé en 2017 que le monument soit retiré. «Je soutiens la communauté italo-américaine de Baltimore et la communauté indigène de Baltimore. Je ne peux cependant pas soutenir Colomb», a-t-il indiqué dans un communiqué.
Destruction de symboles controversés
Un flyer retrouvé sur les lieux de la manifestation résumait les revendications des participants, à savoir la redistribution des fonds de la police vers les services sociaux, l’amélioration du système d’éducation publique, des indemnisations pour les personnes noires, des logements pour les sans-abris, ainsi que le retrait de statues «célébrant des suprémacistes blancs, des propriétaires d’esclaves, des auteurs de génocides et des colonisateurs».
Partout dans le pays, des vagues de protestations ont engendré la destruction de nombreuses statues, aussi bien de Christophe Colomb que d’anciens Présidents américains et de leaders des États confédérés pendant la guerre de Sécession.
Dans son discours du 4 juillet, Donald Trump s’est insurgé contre de tels actes, affirmant que les autorités ne permettraient pas à «la foule en colère» de démolir des statues, «d’effacer l’histoire» et de «piétiner» des principes. «Nous sommes maintenant en train de vaincre les radicaux de gauche, les marxistes, les anarchistes, les instigateurs, les voleurs - des gens qui, dans de nombreux cas, ne savent pas ce qu'ils font», a-t-il déclaré.