L’Armée nationale libyenne (ANL) commandée par le maréchal Khalifa Haftar commet des crimes dans le pays connus de la France, a affirmé vendredi 3 juillet Ömer Çelik, représentant du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie, a annoncé l’agence d’information turque Anadolu.
«Où Emmanuel Macron a-t-il été pendant les 14 mois de siège de Tripoli? Pourquoi n’a-t-il pas exprimé sa position alors que les partisans d’Haftar procédaient à des massacres?», a indiqué l’homme politique.
D’après M.Çelik, la France joue aussi un rôle destructeur au Yémen où elle livre des armes. De telles actions ressemblent, selon lui, au scénario rwandais de 1994 où Paris, qui soutenait le gouvernement local, a «contribué au génocide», a affirmé M.Çelik.
Incidents navals turco-français en Méditerranée
Les relations franco-turques se sont envenimées suite à un incident survenu le 10 juin au large de la Libye et impliquant des navires turcs et la frégate française Courbet engagée dans la mission Sea Guardian de l'Otan en Méditerranée.
Le 27 mai, la frégate de défense aérienne française Forbin avait déjà approché le cargo Cirkin lequel avait coupé son système d'identification automatique (AIS) deux jours après son départ de Turquie, selon Valeurs actuelles. Deux frégates turques s’étaient aussi interposées, faisant ainsi comprendre qu’il ne fallait pas s’intéresser de trop près au Cirkin.
Accusations réciproques
Le 22 juin, Emmanuel Macron a noté que la Turquie jouait un «jeu dangereux» en Libye, dans lequel il voyait une nouvelle démonstration de la «mort cérébrale» de l'Otan.
Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy a, pour sa part, estimé que ces propos de M.Macron pouvaient être expliqués par une perte de lucidité, selon les médias turcs. Ankara a en outre exigé des excuses de Paris pour avoir incité l’Otan à enquêter sur l’incident naval du 10 juin.