L’affaire opposant l’État libanais à la filiale londonienne de l’entreprise nationale algérienne des hydrocarbures Sonatrach Pétrolier Corporation (SPC) continue de défrayer la chronique au Liban. En effet, le ministre libanais de l’Énergie, Raymond Ghajar, a annoncé jeudi 2 juillet que son pays avait mis sous séquestre deux navires de transport de fuel de SPC dans le cadre «d’une affaire judiciaire», selon L’Orient-Le Jour. En avril, l’entreprise nationale d’Électricité du Liban (EDL) a informé la justice libanaise que SPC lui avait livré du carburant «défectueux» dans deux cargaisons. Cette situation a créé des difficultés d’approvisionnement en carburant et en électricité dans le pays.
«Sonatrach [SPC, ndlr] refuse de nous livrer le fuel avant la levée du séquestre sur ses deux navires», a affirmé le ministre dans une déclaration à L’Orient-Le Jour. «Après cette levée, nous reviendrons au contrat qui était en vigueur», a-t-il soutenu.
Pénurie de carburant
«Le rationnement est dû à un manque de fuel. Si le fuel prend tant de retard à être livré, c'est à cause d'une affaire judiciaire», a expliqué M.Ghajar.
«Il n'y a pas de raisons financières derrière ce rationnement et 60.000 tonnes de fuel doivent être livrées la semaine prochaine. L'alimentation va s'améliorer avec la première livraison, et la seconde se fera cinq jours plus tard. La troisième doit intervenir le 17 juillet», a précisé le ministre.
Les explications de Sonatrach
En mai, dans un entretien accordé au quotidien francophone algérien El Watan, Mounir Sakhri, le directeur de la communication de Sonatrach, a réfuté toute responsabilité de l’entreprise, précisant qu’il «s’agit d’une seule cargaison» problématique.
Tout en rappelant que le contrat qui lie depuis 2005 SPC Londres au ministère libanais de l’Énergie est d’une durée de 15 ans reconductible tous les trois ans, le porte-parole de Sonatrach a souligné que «durant toute cette période, il n’y a jamais eu d’incidents ou de problèmes jusqu’à l’avant-dernière cargaison sur laquelle il y a eu des doutes, suivie de la dernière qui a été refusée et bloquée à ce jour à cause de l’affaire».