L’opposition à la réforme de l’assurance chômage monte d’un cran.
Après les semaines d’action des différents corps de métier, le 30 juin, l’Assemblée de Corse a adopté à l’unanimité une motion réclamant l’abrogation du décret du 26 juillet 2019, en raison des lourdes conséquences qu’il entraînerait sur les salariés insulaires, privés d’emploi par la crise sanitaire.
«Les conséquences seront plus graves qu’ailleurs, insiste Jean-Guy Talamoni. C’est pour cette raison que l’Assemblée de Corse a demandé que le décret soit abrogé. Nous allons faire suive la motion adoptée par l’Assemblée auprès des députés et parlementaires corses et au gouvernement. Cela ne veut pas dire que le gouvernement va y accéder, mais la demande, formulée de manière claire, est transmise.»
«On s’attend à des vagues des licenciements dans un pays à l’économie extrêmement faible et largement fondée sur le tourisme, qui représente 25% du PIB de façon directe, jusqu’à 50% du PIB en comptant les métiers qui y sont liés indirectement», souligne Jean-Guy Talamoni.
Le président nationaliste de l’Assemblée de Corse rappelle que «les politiques corses ont longuement fait du tourisme le moteur essentiel, parfois même le seul moteur de l’économie de l’île». Il n’est pas facile de renverser la vapeur, puisque, comme le souligne M. Talamoni, «la Corse a besoin de l’activité touristique»: elle a accueilli en 2017 près de 2,6 millions de touristes, essentiellement durant la période estivale.
L’objectif pour la majorité nationaliste corse est bien de sauver –au moins partiellement– cette saison touristique 2020, «dans laquelle on a pris beaucoup de retard». Il s’agit pour les élus de «trouver un équilibre –qui doit diriger les différentes politiques en matière touristique– entre les précautions sanitaires et le besoin de tourisme.»
«On a peur que certaines entreprises corses ne puissent pas faire face à leurs coûts variables et fixes. Notre grande préoccupation, c’est de voir nombre d’entreprises corses devoir déposer le bilan dans quelques semaines. Ça ressemble plus à une “année noire” qu’une “année blanche”», conclut Jean-Guy Talamoni.